DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

ARCHIBALD, sir EDWARD MORTIMER, avocat et fonctionnaire, né le 10 mai 1810 à Truro, Nouvelle-Écosse, cinquième des 15 enfants de Samuel George William Archibald* et d’Elizabeth Dickson ; le 10 septembre 1834, il épousa Katherine Elizabeth Richardson, et ils eurent deux fils et six filles ; décédé le 8 février 1884 à Londres.

Dès l’époque où elle s’établit à Truro en 1762, la famille Archibald se distingua dans la vie publique de la Nouvelle-Écosse, particulièrement dans les domaines du droit et de la politique. Edward Mortimer allait suivre cette tradition. Il fréquenta des écoles primaires privées à Truro et il était inscrit à la Halifax Grammar School, de fondation récente, lorsque son père déménagea à Halifax pour assumer les fonctions de procureur général et de juge subrogé de la Cour de vice-amirauté de la province. Archibald étudia plus tard à la Pictou Academy de Thomas McCulloch* avant d’entrer dans le bureau de son père pour s’initier au droit. Admis au Barreau de la Nouvelle-Écosse en 1831, il fut nommé, le 10 octobre de cette année-là, commis principal et registraire de la Cour suprême de Terre-Neuve par suite de la démission de son frère Charles Dickson*. Archibald n’arriva cependant à St John’s, pour remplir ses fonctions, que le 8 novembre 1832. Il commença immédiatement à pratiquer comme barrister et attorney et démontra si rapidement ses capacités que, lorsqu’un poste se trouva temporairement vacant à la Cour suprême, vers la fin de 1833, le gouverneur Thomas John Cochrane* le nomma juge adjoint par intérim. Archibald occupa cette charge au cours de la session subséquente et pendant celle du milieu de l’été de 1834, s’en acquittant avec compétence.

Archibald était arrivé à Terre-Neuve à la veille de l’instauration du gouvernement représentatif et il allait se trouver presque en plein cœur des événements politiques tumultueux qui aboutirent au gouvernement responsable en 1854. Il joua dans ces circonstances un rôle important, non seulement en raison de l’association étroite du pouvoir judiciaire et de la politique dans les assemblées des débuts, mais parce qu’il détenait en outre la charge de greffier de la chambre d’Assemblée et du Conseil de Terre-Neuve.

En janvier 1833, Archibald prit part à la querelle entre ces deux organes au sujet du pouvoir du conseil d’amender les projets de loi sur la fiscalité. Il rédigea pour l’Assemblée l’exposé des faits qui, une fois accepté, entraîna la démission du juge en chef Richard Alexander Tucker*, président du conseil. Nommé greffier par le gouvernement britannique, Archibald devait inévitablement se trouver dans l’incapacité de concilier sa loyauté envers l’exécutif et celle envers la chambre d’Assemblée, qu’il était tenu de servir tous deux. L’attitude de l’Assemblée à l’endroit d’Archibald se refroidit en 1837, lorsqu’il se vit forcé de refuser à un comité plénier l’accès à certaines preuves documentaires qu’il avait, à l’origine, promis de fournir et qui, selon le comité, auraient renforcé les arguments en faveur du renvoi du juge en chef Henry John Boulton*. La raison de ce changement d’avis est manifeste dans un mémorandum adressé à l’Assemblée par le gouverneur Henry Prescott* qui énonçait clairement que « ni M. Archibald, ni aucun autre fonctionnaire n’[était] libre de présenter des documents […] dont il a[vait] la responsabilité, sans en avoir reçu l’ordre de l’exécutif ». Bien que John Valentine Nugent*, président radical du comité, excusât Archibald parce que celui-ci obéissait indubitablement aux ordres du juge en chef, la chambre, par principe, exigea et obtint le droit de nommer par la suite ses propres fonctionnaires. Plus tard cette année-là, on mit fin à l’emploi d’Archibald comme greffier de la chambre d’Assemblée et du conseil, à sa propre requête, car il pensait ne pas pouvoir supporter plus longtemps le conflit d’intérêts indéniable qui existait.

En 1838, Archibald participa, quoique indirectement cette fois, à un sérieux différend sur les privilèges et prérogatives de la chambre d’Assemblée. Le point culminant de la discussion fut la célèbre cause opposant Edward Kielley* et William Carson*. Archibald aida le juge George Lilly* à rédiger un document opposé au jugement prononcé par la Cour suprême en faveur de l’Assemblée. L’opinion de Lilly fut retenue, en 1843, par le comité judiciaire du Conseil privé qui établit, définitivement et avec autorité, la règle concernant les pouvoirs respectifs des assemblées coloniales : la chambre d’Assemblée de Terre-Neuve était « une législature locale dotée de tous les pouvoirs raisonnablement nécessaires à l’exercice convenable de ses attributions et obligations mais elle n’a[vait] pas ce qu’elle a[vait] cru à tort posséder, soit les mêmes privilèges exclusifs que conférait l’ancien droit de l’Angleterre à la chambre du parlement ».

Archibald ayant aidé Lilly dans la rédaction de son document en 1838, son nom fut porté à la bienveillante attention de lord Glenelg au ministère des Colonies, et sa réputation de compétence et de finesse d’esprit en fut encore accrue. Peut-être à cause de cela, Archibald se vit convoquer devant le parlement impérial en 1841 afin de fournir des renseignements sur le fonctionnement des constitutions coloniales. À la même époque, le ministère des Colonies l’invita à collaborer à l’élaboration d’une nouvelle constitution pour le gouvernement de Terre-Neuve, laquelle empêcherait le conseil et l’Assemblée d’en arriver presque inévitablement à une impasse semblable à celle qui avait rendu la constitution de 1832 inapplicable. Ainsi fut créée l’Assemblée, résultant de la fusion du Conseil législatif et de la chambre d’Assemblée, inaugurée en 1842 et dont Archibald fut le greffier en chef. Celui-ci avait en outre été promu, en novembre 1841, à la fonction de procureur général de la colonie, position qui lui procura un siège au conseil et qu’il occupa en même temps que celle de greffier de la Cour suprême jusqu’à sa retraite et son départ de Terre-Neuve en 1855.

Élevé dans la religion presbytérienne, Archibald devait toutefois reconnaître, alors qu’il était encore jeune greffier à Halifax, l’avantage sur le plan social à fréquenter l’église anglicane St Paul. En 1840, il était devenu un pilier de l’establishment anglican de St John’s. Son rang au sein de la société et du milieu politique de Terre-Neuve le rapprocha des centres de conservatisme et ébranla le peu de sympathie qu’il avait eu à l’endroit de ceux qu’il appelait de plus en plus dans ses lettres les « rads » (radicaux). Néanmoins, il ne montra pas cette opposition irréductible au projet de gouvernement responsable que manifestèrent certains de ses collègues, et l’Assemblée n’en vint jamais à le considérer comme l’un de ses ennemis acharnés. En fait, en 1854, au cours des dernières négociations qui aboutirent au gouvernement responsable, de concert avec le secrétaire colonial de Terre-Neuve, James Crowdy*, Archibald recommanda fortement au conseil et le persuada de reconnaître la nécessité du projet de loi sur la députation que les libéraux, dirigés à la chambre d’Assemblée par Philip Francis Little*, avaient résolu d’adopter comme première loi votée par le parlement récemment constitué à la suite de l’instauration du gouvernement responsable.

Plus tôt en 1854, Archibald avait pourtant présenté à Londres, avec William Bickford Row*, la position du conseil opposé au gouvernement responsable et au projet de loi sur la députation ; Hugh William Hoyles, délégué du Central Protestant Committee, s’était aussi prononcé contre le projet de loi. On a insinué, peut-être méchamment, qu’Archibald avait été persuadé de changer d’attitude par la promesse d’une grosse pension. Peut-être avait-il un esprit assez pratique pour envisager l’inévitable ? Quoi qu’il en soit, Archibald affirma qu’il ne pourrait continuer à travailler avec le genre de radicaux qui seraient à la tête du pouvoir exécutif à Terre-Neuve après 1855, et il offrit sa démission à la fin de 1854 ; il refusa un poste de juge, accepta sa pension et le titre de compagnon de l’ordre du Bain, et retourna au domicile familial à Truro.

Bien qu’Archibald eût peut-être l’intention de reprendre la pratique privée du droit, il ne trouva aucun attrait à la vie tranquille dans une petite ville et, lorsqu’on lui offrit le poste de consul britannique à New York en 1857, il saisit l’occasion avec empressement. Il occupa cette fonction pendant les 26 années suivantes et accepta d’autres responsabilités en 1871 en devenant consul général britannique des états de New York, du New Jersey, du Delaware, du Rhode Island et du Connecticut. Il accomplit son travail avec discernement et tact, surtout pendant la guerre de Sécession et au plus fort de l’activité fénienne. Quand il atteignit 70 ans, âge de la retraite « obligatoire », on pria Archibald de demeurer en poste, ce qu’il fit encore pendant près de trois ans. Il demanda et obtint la permission de prendre sa retraite le 1er janvier 1883.

Récompensé de son travail par une pension et le titre de chevalier commandeur de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges, Archibald chercha de nouveau une retraite paisible, cette fois à Brighton, en Angleterre. Il n’en put encore tolérer la tranquillité et accepta un emploi dans les affaires à Londres, mais il contracta une pneumonie et mourut pendant qu’il était en quête d’un domicile dans cette ville.

Leslie Harris

La correspondance de sir Edward Mortimer Archibald, alors qu’il était consul britannique à New York, comprenant des références aux négociations pour le renouvellement du traité de réciprocité avec les États-Unis, est publiée dans T.-N., House of Assembly, Journal, 1866, app. : 787–792. Archibald est l’auteur de Digest of the laws of Newfoundland [...] (St John’s, 1847 ; réimpr., 1924).

PRO, CO 194, 1832–1855.— T.-N., Blue book, 1832–1851 ; Executive Council, Minutes, 1848–1855 ; House of Assembly, Journal, 1832–1855.— Newfoundlander, 1833–1855.— Patriot (St John’s), 1834–1855.— Public Ledger, 1832–1855.— E. J. Archibald, Life and letters of Sir Edward Mortimer Archibald, K.C.M.G., C.B. ; a memoir of fifty years of service (Toronto, 1924).— Gunn, Political hist. of Nfld.— Wells, « Struggle for responsible government in Nfld. ».

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Leslie Harris, « ARCHIBALD, sir EDWARD MORTIMER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/archibald_edward_mortimer_11F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/archibald_edward_mortimer_11F.html
Auteur de l'article:    Leslie Harris
Titre de l'article:    ARCHIBALD, sir EDWARD MORTIMER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
Date de consultation:    19 mars 2024