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Titre original :  JBRoyAudy

Provenance : Lien

ROY-AUDY, JEAN-BAPTISTE, menuisier et peintre, né le 15 novembre 1778 à Québec, fils de Jean-Baptiste Roy-Audy, menuisier, et de Marguerite Gauvreau ; décédé probablement vers le début de 1848 à Trois-Rivières, Bas-Canada, ou dans les environs.

Jean-Baptiste Roy-Audy est baptisé à la cathédrale Notre-Dame de Québec le lendemain de sa naissance. Moins d’un an plus tard, il est orphelin de mère. Dès lors, son enfance se passe auprès de son père, dans leur maison de la rue Saint-Georges (rue Hébert), et de son oncle Pierre Audy. Après des études primaires, il se joint au personnel de la boutique paternelle, dont il tient les comptes tout en apprenant la menuiserie. Au cours de son apprentissage, il prend quelques leçons de dessin chez François Baillairgé*. Une relation amicale lie ces deux familles ; François et Pierre-Florent* Baillairgé signeront d’ailleurs à titre de témoins l’acte de décès de Jean-Baptiste père en 1811.

Déjà en 1800 la réputation d’habile ouvrier que s’est acquise Roy-Audy dépasse le cadre de sa clientèle de Québec. Cette année-là, il réalise pour la fabrique de la paroisse Notre-Dame de Montréal un buffet d’orgue. En mars 1802, il ouvre dans la maison paternelle un atelier de menuiserie où il exécute aussi quelques travaux de peinture tels que des enseignes et du lettrage. Le 27 juillet, il épouse Julie Vézina, et le couple s’installe rue Saint-Georges où il habitera jusqu’en 1808.

La vie professionnelle de Roy-Audy évolue elle aussi. En 1807, il offre ses services à titre de menuisier, de meublier et de charron, et se dit en mesure de peindre et vernir les voitures qu’il fabrique et de les blasonner. Dans une obligation qu’il contracte en 1809, il se déclare peintre. Même s’il est difficile de parler de carrière artistique à ce moment-là, puisque les peintres de l’époque se donnent généralement le titre de « peintre d’histoire et de portrait », il apparaît de plus en plus clairement que Roy-Audy délaisse progressivement la menuiserie de charpente pour s’intéresser aux ouvrages délicats et au travail de précision. En 1818, il a définitivement abandonné les activités artisanales pour se lancer dans la carrière artistique. Des déboires financiers qui se sont soldés par la vente aux enchères de ses biens en 1816, l’arrivée des tableaux de la collection de Philippe-Jean-Louis Desjardins* en 1817 – tableaux qui serviront de modèles et seront l’objet de travaux de restauration – et l’ouverture d’un marché pour la peinture, joints à des aptitudes artistiques personnelles, l’ont orienté dans cette voie.

Établi à Saint-Augustin-de-Desmaures, à l’ouest de Québec, entre 1818 et 1824, Roy-Audy parfait sa formation artistique par la copie de tableaux. Durant cette période, il ne peint qu’occasionnellement des portraits, dont celui de l’abbé François-Joseph Deguise (vers 1821), ceux de Maximilien Globensky* et de sa femme (1823), ainsi que celui du gouverneur, feu sir George Prévost* (1824). Sa principale occupation consiste à réaliser des tableaux religieux pour les églises de Saint-Augustin-de-Desmaures, de Varennes, de Boucherville (1814–1824), de Longueuil (1820–1822), de Rivière-du-Loup (Louiseville) (1820), de Deschambault (1820–1821), de Lotbinière (1820–1823) et de Saint-Roch-de-l’Achigan (1822).

En 1824, Roy-Audy revient à Québec. Malgré la publicité dans les journaux, ses affaires périclitent et, en 1828, il se retrouve dans son refuge de Saint-Augustin-de-Desmaures, puis à Montréal. En 1831, il exécute deux tableaux pour l’église de Longueuil. C’est pendant cette période que commence la véritable production de Roy-Audy comme portraitiste avec, en 1826, un portrait de lui-même et celui de l’archiprêtre R. Fréchette. Selon les demandes du marché, il peint des originaux ou fait la copie de portraits d’hommes célèbres. Parmi ses œuvres les plus connues figurent aussi les portraits du futur évêque Rémi Gaulin* (1831), de l’abbé Jacques-Guillaume Roque (1836 ?) et du futur archevêque François-Norbert Blanchet (1838). Les derniers portraits signés qu’on a retracés datent de 1838.

Après cette date, le mystère entoure la vie et la carrière de Roy-Audy, qui meurt probablement vers le début de 1848 sans laisser de trace. À ce moment, l’art académique envahit le Bas-Canada, et les peintres autodidactes comme Roy-Audy ont presque complètement perdu la faveur du public, malgré la force de leur expression artistique.

L’art de Jean-Baptiste Roy-Audy est avant tout naïf, d’où son intérêt. L’artiste ne maîtrise pas toutes les techniques de la peinture telles que la perspective, l’anatomie, le raccourci et la composition. Certains de ces problèmes techniques s’atténuent évidemment lorsqu’il s’adonne à la copie, approche qu’il utilise pour l’essentiel de sa production religieuse. Par contre, pour les portraits, seul son talent intervient. Livré à lui-même, son instinct de peintre naïf le pousse à scruter l’âme de ses sujets et, au delà de ses moyens techniques limités, à saisir avec beaucoup de succès leur personnalité profonde telle qu’il peut la toiser avec son gros bon sens d’artisan.

Michel Cauchon

ANQ-Q, CE1-1, 16 nov. 1778, 15 juill. 1779, 25 juill. 1802, 9 janv. 1811 ; CN1-16, 21 févr. 1809 ; CN1-253, 1er août 1824.— AP, Notre-Dame de Montréal, Boîte 1800, 1.5–1.6 ; Saint-Antoine (Longueuil), Livres de comptes, 2 : fo 57.— Arch. du monastère des ursulines (Québec), Fonds L.-J. Desjardins.— MAC-CD, Fonds Morisset, 2, dossier François Baillairgé ; dossier J.-B. Roy-Audy.— La Gazette de Québec, 25 mars 1802, 14 mai, 4 juin 1807, 25 avril 1816.— Michel Cauchon, Jean-Baptiste Roy-Audy, 1778–c.1848 (Québec, 1971).

Bibliographie générale

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Michel Cauchon, « ROY-AUDY, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/roy_audy_jean_baptiste_7F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/roy_audy_jean_baptiste_7F.html
Auteur de l'article:    Michel Cauchon
Titre de l'article:    ROY-AUDY, JEAN-BAPTISTE
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    19 mars 2024