DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

Titre original :  Photograph Charles Chaput, Montreal, QC, 1863 William Notman (1826-1891) 1863, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 8.5 x 5.6 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. I-5558.1 © McCord Museum Keywords:  male (26812) , Photograph (77678) , portrait (53878)

Provenance : Lien

CHAPUT, CHARLES (baptisé Charles-Benjamin-Léandre), homme d’affaires, né le 14 novembre 1841 à Montréal, fils de Léandre Chaput et d’Hélène Saint-Denis ; le 23 août 1865, il épousa à Montréal Roseanne (Rose Anne) Smith (décédée en 1883), et ils eurent cinq enfants, puis le 21 janvier 1885, dans la même ville, Clara Turgeon, née Chevallier (décédée en 1893), et finalement le 26 septembre 1894, toujours au même endroit, Léda Patoine, veuve d’Adolphe Hamel, négociant ; décédé le 1er février 1926 à Montréal.

Le père de Charles Chaput était originaire de L’Assomption, au Bas-Canada, et il vint s’établir à Montréal vers 1832. En 1841 ou 1842, il ouvrit une épicerie de détail qui, au départ, se doublait d’une taverne. L’établissement se trouvait alors dans le quartier Ouest de la ville, face au marché Sainte-Anne, dans la rue des Commissaires. La taverne fut abandonnée vers 1850. À cette époque, Léandre s’associa à son beau-frère Édouard Saint-Denis.

Charles fit ses études commerciales à Montréal et poursuivit sa formation sous la direction de Pierre Garnot, précepteur de français. En 1857, à l’âge de 16 ans, il entra au service de l’entreprise que dirigeait son père, à titre de commis. Il devint un associé en 1862 (le commerce prit alors le nom de L. Chaput, Fils et Compagnie), puis, quand Léandre se retira en 1876, il assuma la direction avec Édouard Saint-Denis ; en 1896, il se trouva seul à la tête de l’entreprise. Au fil des ans, celle-ci s’était engagée dans le commerce de gros. À partir des années 1890, elle en fit sa seule activité. Le commerce de l’alimentation était alors fortement stimulé par les progrès du transport ferroviaire, l’essor de l’industrie alimentaire et la croissance rapide de la population de la ville. Plusieurs autres grossistes en alimentation s’établirent à Montréal au cours de ces années. Cependant, la maison L. Chaput, Fils et Compagnie Limitée (nom sous lequel elle fut reconnue légalement en 1912) demeura, jusqu’au milieu des années 1920, l’une des principales entreprises de ce genre à Montréal.

La vente de vins et de spiritueux représenta longtemps une partie substantielle des activités et des revenus de la maison Chaput, comme c’était le cas de ses principaux concurrents. La création de la Commission des liqueurs de Québec, en 1921, lui enleva ce commerce. Malgré cette perte, son chiffre d’affaires s’élevait à 5 millions de dollars en 1924, tandis que son inventaire commercial était évalué à un million de dollars. Spécialisée notamment dans l’importation de cafés et de thés, de même que dans la vente de produits pharmaceutiques d’utilisation courante, la maison Chaput employait alors environ 200 personnes, dont 35 commis-voyageurs qui parcouraient la province de Québec et l’Ontario. Son marché s’étendait également aux Maritimes. Elle possédait, selon le Devoir, un parc automobile de 15 camions, qui livraient la marchandise dans un rayon de 50 milles de Montréal. Enfin, elle disposait d’un grand entrepôt dans le nord de la ville, rue Atlantic, et d’un magasin de cinq étages situé, depuis 1889, rue de Brésoles. C’est là que l’on empaquetait certains de ses produits. La maison Chaput avait en effet créé ses propres marques de commerce : il semble qu’elle ait été l’un des premiers grossistes à adopter cette pratique dans la province de Québec ainsi qu’une des premières à utiliser des étiquettes bilingues.

En plus de la perte de la vente de l’alcool, la maison Chaput dut composer avec le climat de déflation économique qui suivit la Première Guerre mondiale. Les grossistes canadiens en alimentation eurent peine à maintenir leur part du marché : les pratiques commerciales se transformaient et, de plus en plus, ils se trouvaient concurrencés, dans la mise en marché des produits, par les manufacturiers eux-mêmes. Ils se firent alors une compétition féroce, qui se solda par la disparition de nombreuses entreprises et par une série de fusions importantes : c’est ainsi qu’en 1926, quelques semaines avant la mort de Charles Chaput, la maison L. Chaput, Fils et Compagnie Limitée fusionna avec l’un de ses principaux concurrents, la Hudon, Hébert et Compagnie Limitée, présidée par Zéphirin Hébert, fils de Charles-Polycarpe Hébert*, pour former la Hudon, Hébert et Chaput Limitée. La compagnie avait toujours été dirigée jusque-là par les membres de la famille Chaput et par quelques associés, choisis parmi d’anciens employés : c’est le cas de Louis-Élie Geoffrion qui, entre 1884 et 1912, y joua un rôle important ; c’est aussi celui de Ferdinand Prud’homme, associé depuis 1896 et longtemps secrétaire-trésorier de la firme, poste qu’il occupait toujours en 1926. Àu moment de la fusion, Charles Chaput en était encore le président, son fils Armand, associé depuis 1899, était vice-président et directeur général, tandis que son fils Émile, associé depuis 1909, était l’un des directeurs. Le capital-actions, évalué à un million de dollars en 1924, était lui aussi détenu par la famille Chaput et par ses employés.

Le commerce d’épicerie permit à Léandre, puis à Charles Chaput de s’élever dans l’échelle sociale. Les mariages que contractèrent certains enfants de ce dernier attestent son appartenance à l’élite montréalaise et canadienne. Ainsi, sa fille aînée, Rose-Anna, épousa Gabriel Marchand, avocat, fils de Félix-Gabriel Marchand*, premier ministre de la province de Québec de 1897 à 1900, tandis que son fils Émile s’unit à Rosalie Loranger, fille du juge Louis-Onésime Loranger*. De même, parmi les personnalités qui assistèrent à ses obsèques, figuraient le maire de Montréal, Charles Duquette, les sénateurs Charles-Philippe Beaubien*, Frédéric-Ligori Béïque* et Raoul Dandurand*, ainsi que Janvier-Arthur Vaillancourt, président de la Banque canadienne nationale.

S’il ne se présenta jamais comme candidat d’un parti, Charles Chaput participa néanmoins activement à la politique municipale : il fut en effet l’un des leaders du Comité des citoyens de Montréal, formé en 1908 et associé au mouvement réformiste. Sa carrière d’homme d’affaires ne se limita pas à la direction de l’entreprise familiale. Il fut notamment président de la Montreal Wholesale Grocers’ Association, administrateur de la Chambre de commerce du district de Montréal (vers 1894–1896), membre du conseil et vice-président du Bureau de commerce de Montréal, de même que directeur de l’International Mercantile Agency. Il fit partie du conseil d’administration de la Ogilvie Flour Mills Company Limited de 1911 à sa mort ainsi que de la Compagnie d’assurance du Canada sur la vie. Enfin, il s’intéressa au secteur financier et fut de 1890 à 1900 l’un des administrateurs de la Banque d’Hochelaga. Dans ces milieux, il acquit la réputation d’être un homme intègre, « un homme qui parlait peu et préférait réfléchir », selon le journal la Presse. Au moment de sa mort, le Canada (Montréal) le disait « l’une des grandes figures du monde commercial de la métropole ».

Sylvie Taschereau

ANQ-M, CE601-S1, 23 août 1865, 21 janv. 1885 ; CE601-S6, 26 sept. 1894 ; CE601-S51, 15 avril 1839, 14 nov. 1841 ; TP11, S2, SS20, SSS48, vol. 2-o et 3-o, 19 févr. 1867, no 3880 ; vol. 6-o, 11 mars 1876, nos 831–832 ; vol. 11-o, 1er févr. 1884, no 227 ; vol. 19-o, 1er févr. 1896, nos 11–12 ; vol. 21-o, 1er févr. 1899, no 17, 23 août 1899, no 506 ; vol. 29-o, 1er févr. 1909, no 237 ; vol. 33-o, 1er févr. 1912, nos 119–120.— Le Canada (Montréal), 2, 4 févr. 1926.— Le Devoir, 23 août 1924, 2, 4 févr. 1926.— La Presse, 1er févr. 1926.— Annuaire, Montréal, 1842–1926.— W. H. Atherton, Montreal, 1534–1914 (3 vol., Montréal, 1914), 3 : 656–660.— Gilles Couvrette, « les Épiciers en gros de Montréal », l’Actualité économique ([Montréal]), 16 (1940–1941) : 118–137.— Linteau, Hist. de Montréal.— David Monod, Store wars : shopkeepers and the culture of mass marketing, 1890–1939 (Toronto, 1996).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Sylvie Taschereau, « CHAPUT, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/chaput_charles_15F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/chaput_charles_15F.html
Auteur de l'article:    Sylvie Taschereau
Titre de l'article:    CHAPUT, CHARLES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    19 mars 2024