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Titre original :  Photograph Honourable James Morris, painting, copied 1865 William Notman (1826-1891) 1865, 19th century Silver salts on paper mounted on paper - Albumen process 8.5 x 5.6 cm Purchase from Associated Screen News Ltd. I-17815.1 © McCord Museum Keywords:  Art (2774) , Painting (2229) , painting (2226) , Photograph (77678)

Provenance : Lien

MORRIS, JAMES, homme politique, négociant et banquier, né le 1er novembre 1798 à Paisley, comté de Renfrew, Écosse, troisième fils d’Alexander Morris et de Janet Lang ; il épousa la fille de Henry Murney, Emily Rosamond, de Kingston, Haut-Canada, dont il eut neuf enfants ; décédé le 23 septembre 1865 à Brockville, Haut-Canada.

La famille de James Morris émigra dans le Haut-Canada en 1801 et s’installa à Elizabethtown (Brockville), où elle séjourna quelque temps. Elle regagna l’Écosse en novembre 1802 mais vint s’établir de nouveau à Brockville où James la rejoignit en 1808. Il reçut une partie de son éducation à l’académie de William Nelson, père de Wolfred Nelson, à William Henry (Sorel), dans le Bas-Canada. Nous avons des raisons de croire qu’en 1820 déjà, James Morris participait à l’entreprise de ses frères aînés, Alexander et William*. En 1836, James était caissier (directeur général) de la Commercial Bank du district de Midland à Brockville, et ses diverses affaires étaient florissantes. Lorsque son frère William fut nommé receveur général sous le ministère de William Henry Draper* en septembre 1844, il l’appuya d’une garantie de £5 000. En 1860, il détenait 358 actions de la Commercial Bank, 80 de la Banque de Montréal, 18 de la Bank of Upper Canada et 44 de la Niagara District Bank. Il s’adonna pendant toute sa vie à des activités commerciales et bancaires, à partir de Brockville, et fut l’un des porte-parole des banquiers à l’Assemblée. Morris s’associa à plusieurs reprises à William Hamilton Merritt et entretint des rapports étroits avec Isaac Buchanan*, tous deux libéraux et hommes d’affaires d’envergure. Janet, la fille de Morris, épousa William Hamilton Merritt, fils.

Morris avait fait ses débuts dans la vie publique en 1825, lorsqu’il fut nommé pour la première fois juge de paix du district de Johnstown. En 1835, il reçut la charge de coroner du district de Bathurst et fit partie du Bureau de police de Brockville après 1832. Il participa aux réunions publiques qui se tinrent à Brockville cette année-là pour inciter le gouvernement à accélérer la construction de canaux qui amélioreraient la navigation sur le Saint-Laurent. Le 20 septembre 1838, il fut nommé commissaire chargé de gérer les fonds, mobilisés au moyen d’obligations, qui devaient servir à la construction de canaux sur le fleuve ; il conserva cette charge pendant toute la durée de la construction, et Morrisburg fut nommé pour rendre hommage à son œuvre.

Morris assista également, le 11 décembre 1839, à une réunion publique à Toronto, qui proposa la création d’un collège presbytérien à Kingston. De 1840 à 1844, il fut l’un des quatre membres du conseil d’administration de Queen’s College qui s’occupèrent des finances et du choix de l’emplacement. Pendant la même période, il se fit, à l’Assemblée, le porte-parole des congrégations presbytériennes de Montréal, Smith Falls et Brockville, aidant ainsi son frère William, qui avait pris la tête de la contestation presbytérienne contre les lois sur les « réserves » du clergé édictées par le gouverneur général Sydenham [Thomson*]. Toutefois, à la fin de la décennie, James Morris était devenu membre de l’Église d’Angleterre.

Élu pour la première fois en juillet 1837, au cours d’une élection complémentaire, comme représentant de Leeds à l’Assemblée, Morris conserva son siège jusqu’à sa nomination au Conseil législatif en novembre 1844. En 1837, il s’était présenté comme indépendant, se définissant comme un « conservateur » qui prônait la conservation des liens avec l’Angleterre mais s’opposait « à l’établissement de toute Église qui dominerait les autres ». Il se prononça en faveur de l’union des deux Canadas en expliquant que la situation ne se prêtait pas aux « factions ». Il était toutefois réformiste et libéral par tempérament. En 1840, Adam Fergusson le considérait comme l’un des trois libéraux authentiques de l’ancienne tradition réformiste qui précéda les Clear Grits. En 1842, John Ross* craignait qu’il ne fût encore plus radical qu’Andrew Norton Buell* et les partisans de Robert Baldwin* de la partie orientale du Haut-Canada. En novembre 1842, Buell recommanda à Baldwin la nomination de Morris au Conseil législatif, le décrivant comme un allié des libéraux qui s’était servi de son influence et de son poste de juge de paix pour prendre leur défense pendant la période de fanatisme qui avait suivi la rébellion de 1837. Au milieu des tensions nées du projet de loi pour l’indemnisation des pertes subies pendant la rébellion et du Manifeste annexionniste de 1849, Morris se demanda non sans abattement « si nous, les coloniaux, vivrons jamais en paix ». Il qualifia d’ « absolument inutile et dangereux pour la paix et les libertés du peuple » le recours du gouvernement à la police armée pour maîtriser les désordres de 1849 et l’agitation qui régna parmi les travailleurs du rail en 1856.

Il paraît évident que Morris ne fit pas partie des initiés sous le règne de Baldwin, mais il fut respecté comme associé et partisan. Le 22 février 1851, sous le gouvernement de Baldwin et de Louis-Hippolyte La Fontaine, il fut nommé maître général des Postes, charge occupée pour la première fois par un Canadien, lorsque l’Angleterre abandonna cette responsabilité au gouvernement du Canada [V. Thomas Allen Stayner]. À titre d’administrateur public, il fit preuve d’énergie et d’une adresse remarquable. Deux jours après sa nomination, il retint les services de Sandford Fleming* qui dessina et grava les premiers timbres-poste canadiens, entre autres le « castor » de 3 pence, le « Prince Albert » de 6 pence et le « Reine Victoria » de 12 pence. Quelques jours après sa nomination, il alla également à Washington négocier les clauses d’une nouvelle entente postale avec les États-Unis. Ce fut Morris qui abaissa à 5 cents et normalisa le tarif postal des lettres et qui fut le promoteur d’une politique visant à multiplier les bureaux de poste à travers le pays.

De 1851 à 1853, Morris fut membre de la commission des chemins de fer ; il fut également administrateur, pour le gouvernement, du chemin de fer du Grand Tronc de 1852 à 1854. Le 16 août 1853, il fut nommé président du Conseil législatif, charge qu’il occupa jusqu’à la chute du gouvernement de Francis Hincks* et d’Augustin-Norbert Morin en septembre 1854. Il semble avoir été en relations étroites avec Hincks jusqu’en 1854 environ, mais après la défaite de Hincks, celui-ci accusa publiquement Morris d’être d’intelligence avec son « perfide ennemi », William McDougall*, rédacteur en chef du North American, partisan des Clear Grits. Pourtant, Morris écrivit en 1855 que la coalition d’Allan Napier MacNab et de Morin qui succéda au gouvernement Hincks était une « monstruosité politique » qui n’avait son égal dans aucun autre pays. Il fut de nouveau, en août 1858, président du conseil pendant le gouvernement éphémère de George Brown* et d’Antoine-Aimé Dorion*. Morris termina sa carrière publique comme receveur général sous le gouvernement de John Sandfield Macdonald* et de Louis-Victor Sicotte* ; il occupa ce poste de mai 1862 à novembre 1863, alors qu’il fut terrassé par une attaque.

Au cours de sa vie, Morris se vit confier plusieurs charges dans la milice : il fut nommé lieutenant du 2e bataillon de la milice de Carleton, dans le district de Johnstown, le 20 août 1821, lieutenant-colonel du 3e régiment de la Leeds Light Infantry en juin 1828 et lieutenant-colonel du 1er bataillon de la milice de Leeds le 5 novembre 1846.

À la mort de Morris, le Globe, de Toronto, déplora la perte d’un homme qui avait été fidèle au parti réformiste dans l’adversité et le succès, qui avait montré beaucoup de sagacité, de tact et de sens des affaires. John Charles Dent* se montra moins enthousiaste : il parla de Morris comme d’un individu profondément intègre et plein de bonnes intentions mais sans vigueur ou perspicacité particulières.

P. G. Cornell

APC, MG 24, D16, 48, pp.39 052–39 131 ; RG 8, I (C series), 275, pp.28–39 ; RG 68, 1, General index, 1651–1841.— MTCL, Robert Baldwin papers ; James Morris papers.— PAO, Morris (Alexander) papers.— QUA, William Morris papers ; Queen’s records, A3 ; B, 1840–1844 ; D1, 1840–1844.— Brockville Recorder (Brockville, Ont.), 13 déc. 1824–12 oct. 1843.— Globe, 30 sept. 1865.— Cornell, Alignment of political groups.— Dent, Last forty years.

Bibliographie générale

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P. G. Cornell, « MORRIS, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/morris_james_9F.html.

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Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/morris_james_9F.html
Auteur de l'article:    P. G. Cornell
Titre de l'article:    MORRIS, JAMES
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
Date de consultation:    28 mars 2024