DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

TULLY, KIVAS, architecte, ingénieur civil et fonctionnaire, né en 1820 à Garryvacum, au nord-est de Port Laoise (république d’Irlande), fils de John P. Tully, lieutenant dans la marine royale, et d’Alicia Willington ; le 2 janvier 1844, il épousa à Limerick (république d’Irlande) Elizabeth Drew (décédée en 1847), et ils eurent deux filles, puis le 4 novembre 1852, dans le canton de Douro, Haut-Canada, Maria Elizabeth Strickland (décédée en 1883), fille de Samuel Strickland* et veuve de Benjamin Beresford, et de ce mariage naquirent quatre filles ; décédé le 24 avril 1905 à Toronto.

Kivas Tully fit une partie de ses études à la Royal Naval School de Camberwell (Londres) avant de regagner l’Irlande pour faire un stage de quatre ans chez un architecte et ingénieur civil de Limerick, W. H. Owen. Après avoir obtenu sa qualification, il aida George Wilkinson, architecte auprès des commissaires chargés de l’application des lois irlandaises sur les pauvres, à construire des workhouses. En 1844, il quitta l’Irlande pour la province du Canada. Le 30 juillet, il arriva à Toronto, où son frère aîné, John Aspinwall, architecte lui aussi, prenait de l’expérience au bureau de John George Howard* en vue d’acquérir un certificat d’arpenteur.

À son arrivée, Kivas Tully avait probablement de bonnes lettres de recommandation. Il s’établit à son compte et, dès la première année, il obtint de travailler au prestigieux édifice de la Banque de Montréal et au bureau des douanes, situés tous deux à l’angle des rues Yonge et Front à Toronto, ainsi qu’à un brise-lames pour la garnison de la ville. Bientôt cependant, la concurrence d’autres architectes talentueux, dont Howard, Henry Bowyer Joseph Lane*, William Thomas* et Thomas Young*, commença à se faire sentir. De 1845 à 1850, Tully participa aux concours lancés pour la réalisation de plusieurs projets d’envergure à Toronto, par exemple la Commercial Bank of the Midland District, la cathédrale catholique St Michael, l’église presbytérienne Knox, le St Lawrence Hall, la cathédrale anglicane St James et l’école paroissiale St James, ainsi que pour des édifices municipaux à Niagara (Niagara-on-the-Lake), Peterborough et St Catharines. Le seul qu’il remporta fut celui de St Catharines.

Puis, semble-t-il, le vent tourna en faveur de Tully : en 1851, il obtint la commande du Trinity College de la rue Queen, à Toronto, et du palais de justice du comté de Welland à Merrittsville (Welland), puis en 1852, celle de l’hôtel de ville de Cobourg. Ces trois projets lui donnèrent l’occasion d’exercer son sens des proportions et de l’agencement des formes et de démontrer l’aisance avec laquelle il maniait deux styles en vogue, le classique et le néo-gothique. Que son nom ait été rattaché au gothique élisabéthain du Trinity College lui plaisait, même si, à sa grande déception, on ne termina jamais le quadrilatère que devaient former les bâtiments ni l’aménagement paysager qu’il avait prévu. Ces édifices faisaient si grande impression que, lorsque le collège en construisit de nouveaux à Queen’s Park, on demanda aux architectes de les imiter. À présent que l’ancien Trinity College n’existe plus, l’ouvrage le plus connu de Tully est le Victoria Hall de Cobourg.

En exécutant des ouvrages à l’extérieur de Toronto, Tully obtint d’autres commandes : l’immeuble Prendergast à St Catharines pour William Hamilton Merritt fils en 1850, le chœur et les transepts de l’église anglicane St John (aujourd’hui St Mark) à Port Hope en 1851, l’église anglicane St John à Thorold en 1852, le chœur de l’église anglicane St Peter de Cobourg en 1851, une vaste demeure dans la même ville pour Henry Mason en 1857 et d’importants travaux de réfection à l’église presbytérienne St Andrew de Niagara endommagée par une tornade en 1854.

Le retard des travaux au palais de justice de Welland et au Victoria Hall incita peut-être Tully, au début des années 1850, à chercher des commandes de génie civil et des clients institutionnels plutôt que des commandes d’architecture générale. En 1853, il entreprit la tâche d’améliorer le plan d’aménagement du port de Toronto et de le doter d’une esplanade qui donnerait accès aux quais une fois que les voies ferrées, alors en chantier au bord du lac, seraient terminées [V. sir Casimir Stanislaus Gzowski*]. En mars 1853, il devint ingénieur du Toronto Harbour Trust, fonction qu’il allait exercer jusqu’à sa mort. Plus tard la même année, comme son projet d’esplanade n’avait pas remporté le premier prix au concours, le conseil municipal le nomma ingénieur inspecteur de l’ouvrage. De 1855 à 1857, pour le Bureau de commerce de Toronto, Tully et Roswell B. Mason, ingénieur de Chicago, arpentèrent le tracé d’un canal de navigation qui devait relier Toronto et la baie Géorgienne mais qui ne fut jamais creusé. Enfin, en 1856, il obtint le poste d’architecte de l’asile provincial des aliénés à Toronto, ce qui inaugura sa longue participation aux travaux publics de la province. À la fin des années 1850, il tirait la plus grande partie de ses revenus de ces diverses fonctions et avait peu d’autres clients. L’hôtel de ville de Trenton en 1860 et l’église anglicane St Anne à Brockton, près de Toronto, en 1862, furent parmi ses dernières commandes privées.

En janvier 1868, donc après la Confédération, Tully entra au nouveau département des Travaux publics de l’Ontario. Sa première tâche consista à rédiger le projet de loi sur l’organisation du département, qui fut adopté l’année suivante. En vertu de cette loi, il fut nommé architecte, ingénieur et fonctionnaire principal du département. En 1874, on sépara la fonction d’ingénieur des deux autres – décision réaliste car, étant donné l’ambitieux programme de travaux publics alors en cours, l’architecte était constamment appelé à surveiller des chantiers. Parmi les ouvrages entrepris par Tully, on peut mentionner l’Ontario Institution for the Education and Instruction of the Deaf and Dumb à Belleville en 1869, un asile d’aliénés à London en 1869, l’Ontario Institution for the Education and Instruction of the Blind à Brantford en 1870, la Central Prison de Toronto en 1871, un asile d’aliénés (qui devait d’abord être un hôpital pour alcooliques) sur la « montagne » de Hamilton en 1873 et l’Andrew Mercer Ontario Reformatory for Females à Toronto en 1878. Il exécuta aussi d’importants travaux d’agrandissement à l’Osgoode Hall en 1876. Tully affirmait avoir conçu les ailes ajoutées à l’asile provincial des aliénés entre 1866 et 1870 et exposa sous sa signature une perspective du Brockville Lunatic Asylum, édifice achevé en 1895. Certes, ce témoignage ne constitue pas une preuve, mais on croit qu’il participait davantage à la conception que ses homologues du département fédéral des Travaux publics.

En 1880, le gouvernement décida de construire un nouvel hôtel du Parlement à Queen’s Park. Pour Tully, c’était une occasion unique de se mettre en valeur. Le projet ayant été approuvé en principe, il présenta deux plans, un dans un style gothique qui rappelait les édifices du Parlement d’Ottawa et un autre où se mariaient des éléments Second Empire et classiques. Toutefois, le gouvernement les écarta du revers de la main et décida de lancer un concours. Le ministre responsable et commissaire des Travaux publics, Christopher Finlay Fraser*, relégua Tully à un rôle de conseiller et d’administrateur. Ce fut un mal pour un bien : étant donné les irrégularités qui allaient survenir, sa réputation fut préservée.

Seize concurrents se présentèrent à la première étape du concours, et le jury recommanda de décerner des prix à trois d’entre eux. Ensuite, une demi-douzaine de bureaux d’architecte, dont seulement un des trois primés au premier tour, furent invités à se présenter de nouveau. À la fin de cette deuxième étape, on demanda à deux de ces six concurrents – tous deux Canadiens – de produire des épures et des devis, après quoi on lança des appels d’offres. Voyant que l’exécution des deux projets dépasserait le budget, le gouvernement attendit encore trois ans avant de faire avancer le dossier. En 1885, il retint les services de Richard Alfred Waite, architecte de Buffalo et juge au premier tour. En principe, Waite devait réexaminer les deux projets, mais il est difficile de ne pas supposer qu’il y avait anguille sous roche, car moins d’un mois après sa nomination, et au moins cinq mois avant qu’il ait déposé le moindre rapport écrit, il était convenu que Waite serait l’architecte des nouveaux édifices. Aucun indice ne révèle ce que Tully en pensa. Probablement avait-il trop de loyauté et de conscience professionnelle pour faire des vagues ou refuser de superviser les travaux, mais il a dû se boucher le nez devant certains comptes de Waite.

Parmi les édifices à l’achèvement desquels Tully veilla dans les dix dernières années de sa carrière, on peut mentionner ceux du Parlement, terminés en 1893, les palais de justice de North Bay et de Gore Bay, en 1888 et en 1889, ainsi que l’immense asile de Brockville. Il prit sa retraite en 1896 ; Francis Riley Heakes lui succéda.

Au moins à compter de 1886, Kivas Tully participa à l’organisation de la Société canadienne des ingénieurs civils, qui fut fondée l’année suivante. En 1899, il fut le premier président de l’Engineers’ Club de Toronto. Il avait appartenu à la Toronto Society of Arts en 1847 et à l’Ontario Society of Artists de 1873 à 1876. Par ailleurs, il était membre de l’Église d’Angleterre et fut lié toute sa vie à la franc-maçonnerie. Il figura parmi les membres fondateurs du Canadian Institute (l’assemblée de fondation se tint en 1849 dans son bureau), fut membre deux fois, soit en 1852 et en 1859, du conseil municipal de Toronto et appartint au Public School Board de 1854 à 1858. Passionné de cricket, il fut président du Toronto Cricket Club en 1855. En 1903, il fut décoré de l’ordre du Service impérial. Décédé le 24 avril 1905, il laissait dans le deuil deux filles, dont Sydney Strickland Tully, portraitiste et paysagiste connue.

Stephen A. Otto

Une liste complète des travaux de Kivas Tully, avec les sources, a été compilée par l’auteur, et un exemplaire a été déposé au DBC dans le dossier du personnage.

Plusieurs des rapports de Tully ont été publiés, dont Memorandum for the congregation of St. James’ Church [...] (épreuve en placard, [Toronto ?, 1849 ?]) ; Engineer’s report in reply to the communication from the mayor of Owen Sound, and the deputation of the county of Grey, on the proposed Toronto and Owen Sound central railway route, with a branch to Saugeen [...] (Toronto, 1857) ; et Preliminary report of the engineer, on the survey of the various routes for the proposed ship canal, to connect the waters of lakes Huron & Ontario at Toronto, to the president of the Board of Trade ; January 22, 1857 (Toronto, 1857). Il est le co-auteur, avec Roswell B. Mason, de The Georgian Bay canal [...] (Chicago, 1858) et, avec William Jarvis McAlpine, de Report to the City Council of Toronto on the proposed water supply by gravitation, from the Oak Ridge Lakes and the rivers Don and Rouge, with map, &c. (Toronto, 1886 ; autre éd., 1887). Tully a aussi participé à la préparation de Constitution for proposed Canadian Society of Civil Engineers, provisional committee : Colonel Gzowski, Win. P. Anderson, Kivas Tully [...] (Ottawa, 1886).

AO, RG 15, E-1, 27, no 1 ; E-6, folder 12 ; S-6, 2, n° 138 ; 3, particulièrement no 309 ; RG 22, Ser. 305, nos 5175, 17875.— CTA, RG 1, A, 5 déc. 1853.— Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, Geneal. Soc. (Salt Lake City, Utah), International geneal. index.— British Colonist (Toronto), 30 avril 1847.— Daily Colonist (Toronto), 9 nov. 1852 : 3.— Patriot (Toronto), éd. hebdomadaire, 10 févr. 1853.— Canadian Architect, 9 (1896) : 77 ; 12 (1899) : 117 ; 18 (1905) : 68.— ARAC exhibitions (McMann).— Harper, Early painters and engravers.— Hist. of Toronto, 1 : 357.— J. G. Howard, The journal of John George Howard, S. [G.] Morriss, édit. (microfiches, 7 vol., [Toronto, 198- ?]), 4 :177.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Stephen A. Otto, « TULLY, KIVAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/tully_kivas_13F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/tully_kivas_13F.html
Auteur de l'article:    Stephen A. Otto
Titre de l'article:    TULLY, KIVAS
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024