DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

ROBINSON, ELIZA ARDEN – Volume XIII (1901-1910)

décédée le 19 mars 1906 à Victoria

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

WOOD, ANDREW TREW, homme d’affaires et homme politique, né le 26 août 1826 à Mount Norris, comté d’Armagh (Irlande du Nord), fils de David Wood, marchand, et de Frances Bigham Trew ; le 14 août 1851, il épousa Mary Elizabeth Freeman (décédée en 1860), et ils eurent deux fils et une fille, puis en 1863, Jane White, et de ce second mariage naquirent trois filles ; décédé le 21 janvier 1903 à Hamilton, Ontario.

Aîné d’une famille de huit enfants, Andrew Trew Wood fréquenta l’école publique dans son village natal, puis poursuivit ses études à Derrykeighan et à Loughgilly. On ne sait pas au juste quand il arriva au Canada, mais il y eut son premier emploi en 1846, à la quincaillerie de James Shepard Ryan à Toronto. Deux ans plus tard, Ryan lui confia la direction de sa succursale de Hamilton. Peu après, Wood quitta Ryan et, après avoir eu une série d’associés, toujours dans le secteur de la quincaillerie, il lança sa propre affaire en avril 1856. La conjoncture commerciale était alors troublée ; manifestement, son magasin en subissait les contrecoups, car un rapport de solvabilité daté d’août 1857 indique que Wood « commençait à être en difficulté ». Cependant, neuf mois plus tard, on jugeait Wood « admissible à un montant raisonnable ».

Le 1er mars 1859, Wood s’associa à Matthew Leggat, ex-teneur de livres d’une entreprise concurrente. Un an plus tard, il rapporta que leur commerce avait réalisé un bénéfice de 5 000 $ à 6 000 $. À la fin de 1866, une agence de crédit estima que les deux hommes étaient dans une « position confortable » : leur avoir atteignait au moins 50 000 $ et ils avaient le privilège d’« obtenir tous les escomptes qu’ils [voulaient] à la Banque d’Ontario ». À la fin des années 1860, cette « prud[ente] entreprise lucrative » produisait des recettes de 300 000 $ par an.

Le commerce de la quincaillerie était inextricablement lié au développement de l’industrie du fer, et Wood avait des intérêts dans diverses entreprises manufacturières. En 1872, il fut membre du premier conseil d’administration de la Hamilton Tool Company, dont faisaient aussi partie Leggat, Dennis Moore*, William Hendrie et d’autres. Il détenait « une très grosse somme » d’actions dans cette société. En outre, son entreprise était très liée aux chemins de fer, qui pouvaient être pour elle une source de commandes, donc de prospérité. En 1869, Wood et 16 autres Hamiltoniens influents avaient fait constituer juridiquement la Hamilton and Lake Erie Railway Company. Trois ans plus tard, lui-même et d’autres membres du conseil d’administration de cette société se joignaient à un autre groupe d’hommes d’affaires de la localité pour former la Hamilton and North Western Railway Company. De 1871 à 1875, Wood fit partie du conseil d’administration de la Wellington, Grey and Bruce Railway Company. Soucieux de voir se développer l’ensemble de l’économie de Hamilton, il joua un rôle majeur dans l’organisation d’établissements financiers aussi importants que la Hamilton Provident and Loan Society en 1871 et la Bank of Hamilton en 1872.

Au début des années 1870, les manufacturiers et grossistes de Hamilton se préoccupaient beaucoup de la protection du commerce. À l’assemblée que tint en 1873, à Ottawa, la Chambre de commerce de la Puissance, Wood, alors président du Bureau de commerce de Hamilton, vota en faveur d’un tarif de 20 % (il était de 15 %). Aux élections fédérales de janvier 1874, il se présenta sous la bannière libérale dans Hamilton en faisant campagne pour l’augmentation des droits de douane et remporta la victoire avec Æmilius Irving*. Une de ses premières interventions à la Chambre des communes consista à présenter une résolution en faveur de la création d’un comité spécial qui étudierait « les réponses à une série de questions adressées aux fabricants du dominion à propos de leurs intérêts ».

Sans être absolument libre-échangiste, la politique douanière du gouvernement libéral d’Alexander Mackenzie* s’inspirait manifestement de la théorie du libre-échange. Le tarif de 1874 visait uniquement à accroître les revenus de l’État. Dès 1876 pourtant, le libéralisme économique du gouvernement fut mis à plus dure épreuve que jamais, en raison de la crise financière et de la montée du sentiment protectionniste, même au sein du Parti libéral. Les recettes diminuaient, et Mackenzie s’inquiétait du nombre de partisans libéraux des districts manufacturiers qui, confiait-il au gouverneur général lord Dufferin [Blackwood], avaient créé « un groupe très puissant [qui militait] pour une politique protectionniste, voire réactionnaire [...] auquel le gouvernement ne [pouvait] pas rester tout à fait sourd ». Au début de la session de 1876, le ministre des Finances, Richard John Cartwright*, porta le tarif à 17 1/2 %. La plupart des libéraux se satisfirent de cette décision, mais Wood la jugea tout à fait inacceptable, car il préconisait un tarif de 25 %. Le 7 mars, le chef des conservateurs, sir John Alexander Macdonald*, déposa un amendement – signe annonciateur de la Politique nationale – qui visait à concilier les intérêts des manufacturiers et des agriculteurs, et dans lequel il réclamait un « rajustement du tarif [...] pour corriger la stagnation des affaires ». L’amendement fut battu par 116 voix contre 70, mais eut l’appui de Wood, d’Irving, de Thomas Workman*, de Montréal, et d’autres adversaires libéraux de la politique commerciale du gouvernement Mackenzie qui, à vrai dire, ne constituaient qu’une infime minorité dans leur parti. On ne doit pas conclure pour autant que, d’une façon générale, Wood soutenait la position protectionniste des conservateurs. Il se prononça contre tous les amendements proposés ultérieurement par Macdonald. Comme bon nombre de manufacturiers ontariens, il craignait le caractère global de ces résolutions. Soucieux de ses propres intérêts et se rappelant les jours fastes du tarif Cayley–Galt [V. sir Alexander Tilloch Galt*], il favorisait le contrôle du marché intérieur dans le cas des produits manufacturés et un marché ouvert pour les matières premières.

Au scrutin fédéral de 1878, les électeurs, encouragés par des promesses de prospérité, accordèrent une forte majorité aux conservateurs. Défait dans Hamilton, Wood se concentra sur son commerce de gros. En même temps, il accrut sa participation à des activités financières et industrielles de plus en plus variées. En 1880, il se joignit à un consortium torontois qui était dirigé par sir William Pearce Howland et qui disputait à un groupe montréalais le contrat pour terminer la construction du chemin de fer du Pacifique. La même année, Wood et les autres administrateurs de la Hamilton Tool Company, qui avait fait l’objet d’une cession en 1880, réorganisèrent l’entreprise et lui donnèrent le nom de Hamilton Bridge and Tool Company. Par ailleurs, Wood fit partie du premier conseil d’administration de l’Ontario Cotton Mills Company, constituée juridiquement aussi en 1881 (et rebaptisée Ontario Cotton Company en 1888 à la suite d’une réorganisation). Il y détenait un grand nombre d’actions et il était aussi, rapporte-t-on, « gros actionnaire » de la Hamilton Iron Forging Company.

En 1880, après l’entrée en vigueur de la Politique nationale et la mise en chantier du chemin de fer canadien du Pacifique (vers l’Ouest), Wood et Leggat, à titre d’associés spéciaux, ouvrirent à Winnipeg une succursale dont Samuel F. Johnson, de Seaforth, en Ontario, eut la direction. Quand Johnson prit sa retraite en 1885, ils réorganisèrent l’entreprise en y faisant entrer deux autres associés spéciaux : William Vallance, directeur du siège social, et le fils aîné de Wood, William Augustus, qui était dans l’entreprise depuis 1872. Le fils cadet de Wood, George Duncan, comptable de la succursale, devint associé gérant et directeur. Le départ de Leggat en 1899 donna lieu à une restructuration semblable à Hamilton : Vallance et son frère George, caissier de l’entreprise, ainsi que William Augustus Wood, devinrent associés. Sous le nom de Wood, Vallance and Company, l’entreprise continua de se distinguer par son dynamisme dans le commerce de détail et devint la principale quincaillerie de gros du Canada – elle avait des clients jusqu’à Victoria, en Colombie-Britannique. En tant qu’intermédiaire, la Wood, Vallance and Company soutenait beaucoup de producteurs. Elle limitait leurs risques de mise en marché en achetant par anticipation et en tenant un volume considérable de stocks. Elle avait l’habitude d’acheter de pleins wagons de marchandises : par exemple, 10 000 barils de clous de l’Ontario Rolling Mills Company, 200 tonnes de fil métallique de l’Ontario Lead and Barb Wire Company, 40 tonnes de corde de la Brantford Cordage Company et un million d’écrous de l’Ontario Bolt Company.

Même si son entreprise l’avait rendu millionnaire, Wood s’opposait toujours à la Politique nationale. L’industrie du fer, disait-il, ployait sous le « fardeau des taxes » : le fer en barres, le charbon, la brique réfractaire et les autres matières premières ou matériaux importés étaient grevés de droits. En 1887, il réclama une forme quelconque de protection, mais rien de plus que ce qu’il fallait pour permettre à l’industrie de « concurrencer le producteur étranger du même article ». En fait, quatre ans plus tôt, le gouvernement de Macdonald avait commencé à offrir des subventions aux fabricants de fonte brute à partir de minerai extrait au Canada. En 1893, la municipalité de Hamilton adopta un règlement autorisant le versement de primes et l’octroi d’une généreuse concession foncière à qui établirait une fonderie de fonte puis construirait une aciérie. Wood et d’autres hommes d’affaires importants de Hamilton et de Toronto en profitèrent pour faire constituer juridiquement, la même année, la Hamilton Blast Furnace Company, la première fonderie à four sur sole à se révéler rentable en Ontario. Les choses allèrent d’autant mieux pour l’entreprise que le règlement municipal s’appliqua à compter de 1894 aux barres de fer puddlé et aux billettes d’acier, et que le gouvernement de l’Ontario instaura une prime sur la fonte brute produite à partir de minerai extrait dans la province.

Les travaux d’établissement de l’usine commencèrent en novembre 1893 et se terminèrent en octobre suivant. Comme le commerce du fer traversa une très dure période en 1894 et pendant une partie de 1895, il y eut de nombreux retards. Finalement, on ne mit l’usine en marche qu’en février 1896. Dès la mi-mai, la production de fonte brute totalisait près de 10 000 tonnes ; tout de suite, elle trouva preneur. La compagnie avait eu l’intention d’utiliser du minerai du comté de Hastings, mais ce dernier laissait beaucoup de scories en raison de sa piètre qualité. Elle choisit donc de prendre du minerai qui provenait de la partie américaine du district du lac Supérieur. À cause de cela, elle ne commença à recevoir des primes des gouvernements fédéral et provincial que dans l’année de production 1896. En 1897, lorsque l’entreprise se dota d’une aciérie, d’une usine de crampons et de fours à puddler, le gouvernement fédéral, sous les pressions de Wood, révisa sa loi afin de rendre admissibles aux primes le fer et l’acier produits au Canada à partir de minerai étranger.

Wood était l’un des hommes politiques les plus populaires parmi les libéraux de renommée régionale. En 1891, il aurait pu être candidat libéral, mais, comme il se trouvait en Grande-Bretagne et s’apprêtait à poursuivre sa route vers l’Est au moment de la dissolution de la Chambre, il déclina l’offre. Quand il fut mis de nouveau en candidature, en 1896, il accepta, même s’il était encore en Grande-Bretagne. Il fut absent durant toute la campagne et c’est à Londres, par télégramme, qu’il apprit sa victoire et celle de son parti, dont le chef était alors Wilfrid Laurier*. Une fois les libéraux au pouvoir, une baisse générale du tarif s’amorça. C’était justement ce que Wood avait préconisé au cours de la dépression du milieu des années 1890, lorsque la politique protectionniste du Canada et des États-Unis avait stimulé la production à l’excès. Pour « assainir » les affaires, il avait recommandé d’éliminer progressivement les droits de douane « de façon que, au bout de 4 ou 5 ans, ils soient simplement une source de revenu » – solution qui rappelait le laissez-faire prôné par Cartwright en matière de commerce. La baisse des droits sur les produits de fer et d’acier frappa « durement » l’entreprise de Wood, mais il était prêt à en payer le prix. En effet, la nouvelle structure tarifaire stimulait la concurrence entre manufacturiers américains et canadiens, et augmentait la productivité de l’industrie canadienne. Sans doute, aussi, les primes que les gouvernements fédéral et provincial, de même que l’aide de la municipalité, compensaient dans une certaine mesure les effets de la baisse du tarif sur l’entreprise de Wood.

Pendant la session parlementaire de 1897, Wood fit adopter aux Communes un projet de loi qui constituait juridiquement la Nickel Steel Company of Canada. Il avait présenté ce projet après que le gouvernement se fut donné, au moyen d’une loi sur les douanes, le pouvoir de prélever des droits d’exportation sur la matte et le minerai de nickel. Constituée juridiquement l’année suivante, cette compagnie fut la première des trois entreprises que lancèrent Wood et d’autres industriels de Hamilton, dont John Patterson* et John R. Moodie, en vue de doter le Canada d’une industrie de nickel et d’acier. Les deux autres compagnies, constituées juridiquement en 1899, étaient la Hoepfner Refining Company et la Nickel Copper Company of Ontario. En les fondant, le groupe de Hamilton, avec l’aide de Samuel J. Ritchie, de l’Ohio, espérait retirer son monopole à la puissante Canadian Copper Company, dont le siège était aux États-Unis, et la forcer à raffiner son nickel et son cuivre en Ontario. Cependant, la loi sur les douanes ne fut jamais promulguée, en dépit des pressions de Wood et du solicitor du groupe de Hamilton, John Morison Gibson*, qui était aussi commissaire des Terres de la couronne de l’Ontario. Deux arguments économiques suffirent à Laurier pour refuser d’appliquer les droits d’exportation sur la matte de nickel : la Canadian Copper Company menaçait de fermer son usine de Copper Cliff (Sudbury) et d’acheter son minerai en Nouvelle-Calédonie, et le procédé de raffinage utilisé par le groupe de Hamilton n’était pas au point.

Wood et ses collègues portèrent donc la lutte sur le terrain provincial. Par l’entremise de Gibson, devenu procureur général, ils réussirent, en avril 1900, à faire modifier le Mines Act de façon à pénaliser les exportateurs de matte de nickel en les obligeant à payer pour un permis. Voyant cela, une forte délégation de propriétaires miniers et d’ingénieurs des mines pressa Laurier d’opposer son veto à la loi en faisant valoir que, à toutes fins pratiques, elle privait les propriétaires de leurs droits. Dès que Wood apprit que le gouvernement fédéral envisageait de refuser de reconnaître la loi, il s’empressa d’écrire à Laurier que, si l’on prenait cette décision, elle condamnerait « au tas de ferraille tous les bâtiments [que lui-même et ses collègues avaient construits] à Hamilton et tout ce qu’on y a[vait] dépensé ». Toutefois, le gouvernement provincial ne promulgua jamais la loi, et les entreprises de production d’acier au nickel dans lesquelles Wood avait des intérêts finirent par s’écrouler.

Dans le secteur du fer et de l’acier, par contre, les choses allaient bien pour Wood. En 1899, la Hamilton Blast Furnace Company et l’Ontario Rolling Mills Company fusionnèrent pour former la Hamilton Steel and Iron Company, dont Wood fut le premier président. Cette ambitieuse réorganisation, qui rassembla dans une même entreprise fusion de la fonte et laminage de l’acier, marqua le début du mouvement qui allait déboucher en 1910 sur la fondation de la Steel Company of Canada.

À l’approche des élections de 1900, Laurier pressa Wood de solliciter un autre mandat. Il tenait à ce collaborateur qui avait la réputation d’être un homme d’affaires plein de ressources, et dont les opinions bien arrêtées sur le commerce et l’industrie inspiraient le respect des deux côtés de la Chambre. Laurier avait tant d’estime pour lui qu’il lui avait offert en 1899 de succéder à sir Oliver Mowat (alors en mauvaise santé) au poste de lieutenant-gouverneur de l’Ontario. Wood avait refusé en invoquant des raisons personnelles et des questions d’affaires.

Même à 74 ans, Wood débordait d’énergie. Non seulement s’occupait-il toujours de son commerce de quincaillerie et de ses intérêts dans le fer et l’acier, mais il faisait à nouveau partie du conseil d’administration de la Bank of Hamilton et occupait la présidence de la Hamilton Provident and Loan Society. Il était aussi président de la Hamilton Art School et membre du conseil de la University of Toronto. Malgré toutes ces obligations, il décida de se présenter aux élections de novembre 1900. Laurier et son parti reprirent le pouvoir, mais dans Hamilton, les électeurs se prononcèrent sans équivoque pour les conservateurs. En janvier 1901, Laurier fit entrer Wood au Sénat. Trois mois plus tard, le gouvernement de l’Ontario le nomma au conseil d’administration de la University of Toronto.

Wood se distingua aussi dans les affaires religieuses. Les fidèles de l’église baptiste Park Street de Hamilton le connurent bien comme chef laïque. Il fut administrateur de la Regular Baptist Missionary Convention of Canada West et vice-président de la Baptist Ministerial Education Society of Canada. En 1878, il présenta, au Parlement, un projet de loi qui visait à constituer juridiquement la Regular Baptist Foreign Missionary Society of Ontario and Quebec. La même année, il contribua financièrement à la construction d’une nouvelle église, mais il n’allait jamais la fréquenter. « Homme tranquille, timide, quoique capable d’avoir des opinions tranchées », il quitta l’Église baptiste peu après les élections de 1878 – manifestement à la suite d’un différend avec un coreligionnaire – et se joignit à l’église presbytérienne Central. Atteint de bronchite chronique depuis plusieurs années, il mourut en 1903 à Elmwood, sa résidence de la rue James South, et fut inhumé au cimetière de Hamilton.

Suivre la carrière d’Andrew Trew Wood, c’est avoir un aperçu de la période où l’industrie capitaliste moderne accrut son influence au Canada et où l’économie commença de prendre une envergure nationale. Wood s’intéressa tôt aux chemins de fer, car, étant à la fois producteur et distributeur, il reliait les divers points d’un marché qui, au fil du xixe siècle, ne cessait de s’agrandir. Il joua un rôle de toute première importance en tant qu’agent d’intégration économique. Ses investissements dans l’industrie métallurgique de Hamilton, en particulier, contribuèrent à financer la croissance économique à long terme. Des subventions et l’octroi, par Hamilton, de primes pour une fonderie de fonte, voilà tout ce dont Wood et ses associés eurent besoin pour rassembler le capital nécessaire à la construction d’un haut fourneau. Une fois qu’ils y eurent ajouté une aciérie, une industrie de produits de base en fer et en acier était née en Ontario. Pour le financier et l’industriel qu’était Wood, entrer dans l’arène politique était naturel. Il connaissait à fond la politique commerciale du Canada et, bien qu’on l’ait qualifié de « piètre orateur », un biographe soutient que, « en comité et en consultation avec les chefs du Parti [libéral], ses opinions, mûrement réfléchies et exprimées avec vigueur, avaient du poids ».

Peter Hanlon

En plus des sources mentionnées ci-dessous, nous avons consulté le cahier de la correspondance de la Wood, Vallance and Company de 1889–1898, qui se trouve dans la collection des papiers Wood–Vallance en la possession de Mme David Newlands, de Burlington, Ontario.  [p. h.]

AN, MG 26, G : 24546–24547, 24552–24556, 36381–36381A, 49120–49123, 55790–55792 ; RG 2, P.C. 4232, 23 déc. 1896 ; RG 30, 1533.— AO, RG 8, I-1-D, 1881, files 595, 607 ; RG 31–21, box 23.01 ; RG 55, partnership records, Wentworth County, declarations, box P2, nos 125, 1648–1649 ; RG 75, O/C 28-176, O/C 33-31, O/C 33-335, O/C 35-336, O/C 37-157, O/C 42-398.— Baker Library, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 25 : 142, 208B, 794 (mfm aux AN).— HPL, Hamilton city records, RG 1, 24 juill. 1893, by-law no 680 ; Scrapbooks, A. W. Roy : 38, 66s.— Manitoba Cooperative, Consumer and Corporate Affairs, Companies Branch (Winnipeg), Partnership déclarations, n° 84, 30 avril 1880 ; no 684, 2 juin 1885.— Hamilton Spectator, 16 oct. 1850, 2 juill. 1852, 10 oct., 29 nov. 1853, 10 avril 1856, 14, 24 janv. 1874 (édition du soir), 1er, 3 févr., 24 juin 1896, 23 janv. 1903 : 10 ; 9 févr. 1924 : 20.

F. K. Anderson et J. B. McMillan, A history of James St. Baptist Church, 1844–1969 (Hamilton, Ontario, 1969), 38s.— Annuaire, Hamilton, 1884–1885, 1896–1900.— Canada, Chambre des communes, Débats, 1874 : 8 ; 1876 : 131, 489s., 684s. ; 1877 : 512s. ; 1881 : 517s., 708 ; 1897 : col. 3661 ; 1902 : col. 3030–3034 ; Journaux, 1878 : 85 ; Statuts, 1878, c.35.— Canada and its prov. (Shortt et Doughty), 9 : 156, 201.— Canada Gazette, 26 janv. 1901 : 1439.— Canadian Mining Rev. (Ottawa), 20 (1901) : 88s.— CPG, 1874 : 271.— DHB.— W. J. A. Donald, The Canadian iron and steel industry ; a study in the economic history of a protected industry (Boston et New York, 1915).— Dufferin–Carnarvon correspondence, 1874–1878, C. W. de Kiewiet et F. H. Underhill, édit. (Toronto, 1955 ; réimpr. New York, 1969), 194.— Genealogical and historical records of the Mills and Gage families, 1776–1926, 150 years, Stanley Mills, compil. (Hamilton, 1926), 72.— William Kilbourn, The elements combined : a history of the Steel Company of Canada (Toronto et Vancouver, 1960).— O. W. Main, The Canadian nickel industry : a study in market control and public policy (Toronto, 1955), 53–60.— Nelles, Politics of development, 92.— Newspaper reference book.— Ontario Gazette, 1872 : 226, 573 ; 1880 : 93, 360 ; 1881 : 113, 220.— Prominent men of Canada (Adam).— Standard dict. of Canadian biog. (Roberts et Tunnell), 2.

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Peter Hanlon, « WOOD, ANDREW TREW », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/wood_andrew_trew_13F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/wood_andrew_trew_13F.html
Auteur de l'article:    Peter Hanlon
Titre de l'article:    WOOD, ANDREW TREW
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
Date de consultation:    19 mars 2024