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HAVILAND, THOMAS HEATH, avocat, homme politique, officier de milice, propriétaire terrien et fonctionnaire, né le 13 novembre 1822 à Charlottetown, fils de Thomas Heath Haviland* et de Jane Rebecca Brecken ; le 5 janvier 1847, il épousa Anne Elizabeth Grubbe, fille de John Grubbe, de Horsenden House, Buckinghamshire, Angleterre ; décédé le 11 septembre 1895 à Charlottetown.

Durant presque tout le xixe siècle, à l’Île-du-Prince-Édouard, le nom des Haviland fut synonyme de richesse, d’influence politique et de torysme. Thomas Heath Haviland père, qui avait immigré dans l’île en 1816, s’était taillé une place enviable de fonctionnaire, d’homme politique et de propriétaire terrien. Son biographe le décrit comme « le parfait représentant de l’ancien régime » et comme un « doyen des hommes d’État du vieux family compact ». Thomas Heath Haviland fils allait suivre ses traces en affaires, en politique et en société. Quand il mourut, en 1895, à près de 73 ans, bien des gens voyaient en lui le membre le plus éminent du vénérable establishment conservateur. Par ses liens avec l’Église et la milice, par ses intérêts commerciaux et ses opinions politiques, il avait fait partie d’une élite qui avait guidé l’île durant toute l’époque de la Confédération et au delà.

Le jeune Haviland était un cas assez unique parmi la génération qui naquit dans l’île au début des années 1820. Son père connaissait une ascension rapide (il fut nommé au Conseil de l’Île-du-Prince-Édouard en 1823 et désigné trésorier de la colonie en 1830) et savait si bien tirer profit de ses ressources et de sa position qu’à compter des années 1840 il était un grand propriétaire foncier. Aussi Thomas Heath fils fit-il ses études dans un établissement privé, en Belgique. La formation offerte dans la colonie était rudimentaire, et ceux qui en avaient les moyens préféraient les écoles d’Europe, d’où sortaient des hommes plus cultivés.

De retour à l’Île-du-Prince-Édouard au début des années 1840, Haviland étudia le droit auprès de James Horsfield Peters à Charlottetown. En 1846, à l’âge de 24 ans, il fut reçu au barreau et commença à exercer. Moins d’un an plus tard, deux autres fondements de son existence étaient en place : il épousait Anne Elizabeth Grubbe et était élu pour la première fois à la chambre d’Assemblée. Six enfants – trois garçons et trois filles – allaient naître de son mariage. Son élection inaugurait une carrière politique qui allait durer près d’un demi-siècle.

Haviland représentait la circonscription de Georgetown and Royalty, dans le comté de Kings. C’était naturel qu’il l’ait choisie car son père possédait de grandes terres dans ce comté rural et il était entendu que lui-même allait travailler comme agent sur les propriétés familiales. Il représenta cette circonscription jusqu’en 1870, année où il fut élu au Conseil législatif dans le 3e district du comté de Queens. Puis il redevint député de Georgetown and Royalty à l’Assemblée en 1873 et le demeura jusqu’en 1876. En ce temps où les revendications réformistes et l’opposition aux propriétaires absentéistes de l’île se faisaient entendre de plus en plus, il était résolument conservateur. En dehors de sa vie familiale et des exigences du droit et de la politique, ses domaines d’intérêt étaient l’Église d’Angleterre et la milice volontaire, comme il convenait à un membre d’âge mûr de l’élite coloniale. Il allait s’occuper activement des affaires de l’Église toute sa vie et devenir colonel de milice dans les années 1860.

L’Île-du-Prince-Édouard connut une croissance rapide durant les années 1850. La population passa de 62 678 à 80 857 habitants de 1848 à 1861. La construction navale, en pleine expansion, et l’économie fondée sur l’agriculture, déjà très active, bénéficièrent en 1854 de la conclusion du traité de réciprocité avec les États-Unis. Les domaines politique et social connurent aussi des changements. En 1851, sous le ministère réformiste de George Coles*, la colonie se vit octroyer le gouvernement responsable. En 1852 on adopta le Free Education Act, qui assurait le financement public des écoles de district puis, l’année suivante, le Land Purchase Act, qui autorisait le gouvernement à acheter des domaines de plus de 1 000 acres, quand l’occasion se présentait, pour les revendre à des tenanciers et à des squatters. L’éducation (particulièrement la lecture de la Bible en classe) et la question foncière allaient mobiliser une bonne partie des énergies de Haviland pendant cette décennie.

Sur la question foncière, Haviland s’opposait vigoureusement à ceux qui cherchaient à acheter les grands domaines aux frais du gouvernement. À titre de porte-parole des propriétaires, il s’éleva contre l’achat, en 1854, des terres de Charles Worrell*, dont la superficie était de 81 303 acres. En 1857, à l’Assemblée, il se rallia au point de vue de William Cooper*, ancien chef du parti de l’escheat, et soutint qu’il « ne consentira[it] jamais à taxer, au bénéfice exclusif du tenancier à bail, celui qui [était alors] franc-tenancier et qui a[vait] acquis sa ferme au prix d’un infatigable et dur labeur ». Selon lui, le projet de loi autorisant le prêt qui financerait l’achat du domaine était « un impôt sur le travail au bénéfice de la paresse », auquel s’opposaient « tous les gens intelligents et nantis de la contrée ». Il fallait résister à ce projet de loi, comme à toute autre « loi de classe ».

La question biblique suscitait encore plus de différends – si c’est possible – que la question foncière. À la fin des années 1850, les revendications des protestants en faveur de la lecture des Saintes Écritures en classe, alimentées par les divisions religieuses et ethniques, et utilisées par Edward Palmer* et les conservateurs pour éreinter le gouvernement Coles, en vinrent à dominer les débats politiques. Les catholiques et leur évêque, Bernard Donald Macdonald*, s’opposaient à ce que la lecture de la Bible soit obligatoire dans tout le réseau scolaire, qui était multiconfessionnel. Haviland dirigea l’offensive des tories à l’Assemblée. Prétendant que les catholiques ne se satisferaient « de rien d’autre que d’un système d’éducation impie », il fit valoir que « si elle n’[était] pas religieuse, l’éducation fera[it] plus de mal que de bien à [ses] enfants ». Il avait beau affirmer ne pas avoir l’intention de « tyranniser les catholiques », Cooper, son grand rival, l’accusait de « semer [...] la jalousie, la dissension, la haine et la malveillance ». Ces excès de langage étaient courants à l’époque dans les débats sur cette question. En 1859, le gouvernement Coles subit la défaite et un ministère conservateur, dirigé par Palmer et composé exclusivement de protestants, prit le pouvoir. Haviland, qui avait alors 37 ans, devint le secrétaire de la colonie et l’un des porte-parole les plus vigoureux du gouvernement.

Les années 1860 et le début des années 1870 furent dominés, dans l’île, par la question de la Confédération, la question foncière et, à peine moins, par la question religieuse et éducative. Membre du Parlement durant toute cette période, Haviland allait jouer un rôle prépondérant. Il siégea au Conseil exécutif d’avril 1859 à novembre 1862, pendant une courte période en 1865, de 1866 à 1867, puis de 1870 à 1876. Durant la plus grande partie de ses années au gouvernement, il occupa le poste de secrétaire de la colonie, sauf en 1865, où il fut solliciteur général. En 1863 et 1864, il fut président de l’Assemblée et, de 1867 à 1870, chef de l’opposition. Que son parti ait été ou non au pouvoir, personne ne montrait, dans les débats de la chambre, plus de cohérence et de compétence que lui. Ses amis recherchaient son influence et sa protection ; ses ennemis politiques perdaient souvent contenance devant ses traits d’esprit et la puissance de ses arguments.

Sur le plan personnel aussi, les années 1860 furent marquantes pour Haviland. Le dernier de ses six enfants naquit en 1860, son cabinet prospérait, et il devenait un personnage clé dans la vie de Charlottetown. En 1864, il était lieutenant-colonel du Queens County Regiment de la milice volontaire, gouverneur et administrateur du Prince of Wales College et membre du conseil d’administration de l’asile d’aliénés. On pouvait souvent le voir aux alentours de son cabinet d’avocat, rue Water, ou de sa belle maison de la rue Upper Prince. À la mort de son père, en 1867, les terres et intérêts commerciaux de la famille passèrent officiellement sous sa gérance.

Haviland ne vit pourtant pas s’amorcer les années 1860 sans craindre énormément les conséquences que pourrait avoir, pour l’Amérique du Nord britannique, le conflit qui déchirait les États-Unis. Le scepticisme que lui inspirait la République américaine apparaît dans ces mots prononcés à l’Assemblée en 1862 : « Soyons reconnaissants du contraste qui existe entre nos privilèges et ceux dont bénéficie le peuple des États-Unis, où la presse est entravée, les rédacteurs en chef jetés en prison et l’habeas corpus suspendu au mépris de la Constitution. » Cette déclaration faisait partie d’un discours dans lequel il appuyait un projet de loi visant à octroyer £400 à la milice volontaire et soulignait la nécessité, pour les colonies, d’avoir des milices puissantes pour se défendre contre l’éventuelle hostilité des États-Unis. Pourtant, il se méfiait des propositions à l’effet de resserrer les liens avec d’autres colonies de l’Amérique du Nord britannique. L’idée d’une union des Maritimes, par exemple, le mettait en colère. Selon l’Islander, il aurait déclaré en 1863 qu’il ne « vendrait jamais son droit d’aînesse contre un plat de lentilles ». Quand il fut question de libre-échange avec le Canada à la chambre en 1862, il parla longuement contre la conclusion d’une telle entente. Il en avait à tout le moins contre la réduction du pouvoir de taxation que cet accord supposait, car l’île avait besoin de toutes les sources de revenu possibles. « La population, notait-il, s’attend à tout avoir sans devoir payer. »

La Confédération, c’était une autre affaire. Quand, en 1864, les délégués des Maritimes à la conférence de Charlottetown entendirent évoquer la possibilité d’une fédération plus vaste, Haviland devint peut-être le plus ardent et le plus constant des partisans de la Confédération à l’Île-du-Prince-Édouard. Repousser les frontières de la nation, assurer la croissance économique, se protéger contre la république américaine, tels étaient les principaux éléments de son argumentation. À Charlottetown, il proclama : « avant longtemps, les provinces formeront un seul grand pays, ou nation, du Pacifique à l’Atlantique ». Présent à la conférence de Québec à titre de membre de la délégation de l’Île-du-Prince-Édouard, il fut chaleureusement applaudi quand il déclara à un banquet : « Le despotisme qui triomphe maintenant au delà de notre frontière dépasse même celui de la Russie [...] Aux États-Unis, la liberté est à la fois une illusion, une moquerie et une attrape. Là-bas, aucun homme ne peut exprimer une opinion s’[il] n’est pas d’accord avec l’opinion de la majorité. » Il concluait par une profession de foi à l’endroit des chemins de fer, « ceinture d’airain [...] qui unirait les colonies ». Même lorsque ses concitoyens, sous l’influence de Coles, de Palmer et d’Andrew Archibald Macdonald*, prirent parti contre la Confédération, il ne changea pas d’avis. Dans les débats de l’Assemblée, en 1865, il évoqua de nouveau la menace qui venait du Sud. « Il me paraît très évident, dit-il en grondant ses concitoyens réfractaires, que nous devons choisir entre consolider les différentes provinces et colonies, et nous laisser absorber par la République américaine. »

Malgré les exhortations de Haviland et des rares autres partisans de la Confédération dans la colonie, l’Île-du-Prince-Édouard choisit de demeurer à l’écart. Mais lui ne cessa jamais vraiment de travailler pour la cause. Jusqu’à la fin des années 1860, il reprocha à ses concitoyens d’avoir l’esprit de clocher et continua de plaider pour la fédération des colonies en disant qu’elle ferait naître un sentiment national nouveau, moins étriqué. Lorsque la Union Association of Prince Edward Island fut formée, en janvier 1870, il en devint le premier président ; Joseph Pope en était le vice-président.

À l’époque, la Confédération n’était pas l’unique sujet de préoccupation des habitants de l’île. Quand, en 1868, Mgr Peter McIntyre réclama le financement public des écoles catholiques, la question religieuse et éducative resurgit dans toute son acuité. En fait, elle était toujours demeurée présente, implicitement, et sous bien des rapports elle avait plus d’importance, dans la vie politique de la colonie, que le débat sur la Confédération. Haviland prit encore une fois une part active aux discussions et se montra favorable à la requête de l’évêque. « La simple éducation laïque est tout à fait futile, affirma-t-il en 1868, si elle ne se fonde pas sur l’instruction religieuse. » D’autres problèmes retenaient aussi son attention. Préoccupés par la bonne. marche des affaires, les hommes politiques de l’époque avaient toujours du mal à délimiter la frontière qui séparait le secteur privé et le secteur public. L’attitude de Haviland devant le projet de loi qui, en 1868, visait à abroger la réglementation des taux d’intérêt, en est un exemple. En déclarant qu’« une loi contre l’usure a[urait] pour effet de chasser les capitaux hors du pays, car les capitalistes placeraient leur argent là où de telles restrictions n’exist[aient] pas », il montrait que sa fonction d’administrateur de la Bank of Prince Edward Island (dont son père avait été président pendant quelques années) était au moins aussi importante que sa fonction publique.

Criblée de dettes à cause des chemins de fer, l’île dut réexaminer la question de la Confédération au début des années 1870. La construction d’une ligne reliant Charlottetown aux parties est et ouest de la colonie avait commencé en octobre 1871, ce qui n’avait pas tardé à placer le gouvernement dans une situation financière difficile. En février 1873, voyant que l’économie de l’île risquait de s’effondrer et se rendant à l’avis du lieutenant-gouverneur William Cleaver Francis Robinson, le premier ministre Robert Poore Haythorne rouvrit les négociations avec le gouvernement du Canada. Après la défaite du gouvernement Haythorne aux élections suivantes, Haviland accompagna à Ottawa le nouveau premier ministre, James Colledge Pope*, et George William Howlan*, dans l’espoir d’obtenir de meilleures conditions. Mais le sort en était jeté. À l’exception de Cornelius Howatt et d’Augustus Edward Crevier Holland, tous les députés de l’Assemblée étaient résolus à accepter l’entrée dans la Confédération. Au cours du dernier débat sur la question, en mai, Haviland présenta l’affaire dans une perspective pratique : « À moins d’accepter les conditions offertes maintenant et d’entrer dans la Confédération, il nous sera tout à fait impossible, étant donné l’énorme dette qui pèse sur nous, de lancer nos obligations sur le marché et d’établir notre crédit public. » Puis, ne pouvant s’empêcher de jeter un autre regard vers le sud, il ajouta : « nous pouvons être fiers de faire partie d’un dominion dont la forme de gouvernement est à ce point supérieure à celle des Etats-Unis ».

L’Île-du-Prince-Édouard entra dans la Confédération le 1er juillet 1873. La même année, en récompense de ses bons et loyaux services, Haviland accéda au Sénat du dominion. Le sifflet du chemin de fer, qui avait en quelque sorte donné le ton, dans l’île, au débat sur la Confédération lui fut, selon ses propres termes, « aussi agréable que le chant du rouge-gorge ». Chose certaine, il annonçait une ère nouvelle pour l’île.

L’année 1873 vit aussi le règlement d’une autre des plus grandes questions de l’époque, puisque l’entente d’union contenait des dispositions sur les terres. Il restait à régler le plus épineux problème de tous – le juste rapport entre religion et éducation – et il fut l’enjeu des élections générales de 1876. Il s’agissait de déterminer si l’île aurait un système d’écoles publiques laïques ou un système d’écoles confessionnelles financées par les deniers publics. Naguère tory, biblican (partisan des lectures bibliques) et non réfractaire à ce que le gouvernement subventionne les écoles séparées, Haviland s’associa cette fois à Louis Henry Davies* et à Alexander Laird, libéraux et free schoolers (opposés au financement public des écoles confessionnelles), pour faire campagne contre les denominationalists (partisans de l’aide gouvernementale aux écoles confessionnelles), dirigés par James Colledge Pope. Dans son programme, Davies affirmait : « les vieux liens de parti sont rompus. À présent, ce n’est plus une question d’hommes ni de parti, mais de principe. » Chose certaine, on mit temporairement de côté les traditionnelles affiliations partisanes. Le résultat fut une victoire sans équivoque pour le gouvernement Davies, et l’adoption, en 1877, du Public Schools Act qui dotait l’île d’un réseau d’écoles publiques et non confessionnelles bien meilleur qu’auparavant. L’affaire était donc réglée, en bonne partie grâce à Haviland. Lui-même n’avait pas brigué les suffrages, mais il avait mené une bataille énergique, et sa présence aux côtés de Davies avait donné du crédit à l’affirmation du chef libéral, selon qui la question éducative transcendait les partis. Son but étant atteint, Haviland se concentra sur les affaires fédérales en qualité de sénateur.

En 1878, le parti conservateur de sir John Alexander Macdonald reprit le pouvoir à Ottawa. Le 14 juillet de l’année suivante, Haviland succédait à sir Robert Hodgson* à titre de lieutenant-gouverneur de l’Île-du-Prince-Édouard. Cette fonction lui seyait. Dans sa province, il était devenu un vénérable homme d’État et comptait des amis des deux côtés de la chambre. Jusqu’en 1884, il allait occuper ce poste qui le reposait de la politique de parti.

En 1886, par suite du décès du maire de Charlottetown, Henry Beer, Haviland assura l’intérim pendant la courte période qu’il restait avant la fin du mandat. (Il suivait ainsi les traces de son père, qui avait été maire de cette ville de 1857 à 1867.) Charlottetown traversait alors un moment critique. Le souvenir d’une épidémie de variole était encore vif, et tous reconnaissaient la nécessité d’installer un aqueduc municipal. Haviland promit d’en faire une entreprise publique, et fut élu en janvier 1887 pour un mandat entier, ce que l’Examiner qualifia de « victoire décisive pour les amis de l’ordre et du progrès ». Maire jusqu’à ce que sa santé l’oblige à prendre sa retraite, en 1893, il pouvait se vanter d’avoir construit un nouvel hôtel de ville, en 1888, et d’avoir doté la municipalité d’un bon aqueduc public.

Thomas Heath Haviland mourut le 11 septembre 1895 et fut inhumé au cimetière de la cathédrale St Peters. Il laissait dans le deuil sa femme, trois filles et deux fils. Dans la notice nécrologique que lui consacra le Guardian, on fit l’observation suivante : « l’un après l’autre, les sages de la ville et du pays qui ont constamment été mêlés à notre histoire politique disparaissent. Ils nous manqueront. » Les vertus que le journal attribuait à Haviland ressemblaient beaucoup à celles que l’on avait vues en son père. La courtoisie, l’intégrité, le sens du devoir et de l’honneur qui convenaient à un homme de son rang : tels avaient été les traits marquants de son existence.

Andrew Robb

PAPEI, RG6, Bankruptcy Court, Bank of Prince Edward Island, minute-book, 1856–1882 ; RG 18, 1848 : 35 ; 1861 : 17.— Abstract of the proceedings before the Land Commissioners’ Court, held during the summer of 1860, to inquire into the differences relative to the rights of landowners and tenants in Prince Edward Island, J. D. Gordon et David Laird, rapporteurs (Charlottetown, 1862).— C. B. Bagster, The progress and prospects of Prince Edward Island [...] (Charlottetown, 1861).— Î.-P.-É., House of Assembly, Debates and proc., 1857–1876.— The union of the British provinces : a brief account of the several conferences held in the Maritime provinces and in Canada, in September and October, 1864, on the proposed confederation of the provinces [...], Edward Whelan, compil. (Charlottetown, 1865 ; réimpr., Summerside, Î.-P.-É., 1949).— Edward Whelan, « Edward Whelan reports from the Québec conférence », P. B. Waite, édit., CHR, 42 (1961) : 23–45.— Examiner (Charlottetown), 5 déc. 1864, 12 sept. 1866, 10 sept. 1880, 2, 6, 14 sept. 1886, 20, 22 janv. 1887, 12 sept. 1895.— Guardian (Charlottetown), 13 sept. 1895.— Islander, 5 juin 1863, 25 févr. 1865.— Patriot (Charlottetown), 12 sept. 1895. Protestant and Evangelical Witness (Charlottetown), 11 févr. 1865.— CPC, 1877.— P.E.I. directory, 1864.— Bolger, P.E.I. and confederation.— Canada’s smallest prov. (Bolger).— Gaslights, epidemics and vagabond cows : Charlottetown in the Victorian era, Douglas Baldwin et Thomas Spira, édit. (Charlottetown, 1988).— I. R. Robertson, « Religion, politics, and éducation in P.E.I. ».

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Andrew Robb, « HAVILAND, THOMAS HEATH (1822-1895) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 19 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/haviland_thomas_heath_1822_1895_12F.html.

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Auteur de l'article:    Andrew Robb
Titre de l'article:    HAVILAND, THOMAS HEATH (1822-1895)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
Date de consultation:    19 mars 2024