WASHBURN, SIMON EBENEZER, officier de milice, avocat, fonctionnaire et homme politique, né probablement en 1794 dans le canton de Fredericksburgh, Haut-Canada, fils d’Ebenezer Washburn* et de Sarah De Forest ; le 12 avril 1821, il épousa Margaret FitzGibbon ; décédé le 29 septembre 1837 à Toronto.

Issu d’une éminente famille loyaliste, Simon Ebenezer Washburn était le sixième de neuf enfants. Après avoir fréquenté la grammar school de Kingston, il servit dans la milice durant la guerre de 1812. Il étudia le droit à York (Toronto) sous la direction de William Warren Baldwin et fut inscrit au barreau du Haut-Canada en janvier 1820. Il exerça ensuite en société avec Baldwin jusqu’au moment où il établit son propre cabinet, en mai 1825. Il devint un avocat prospère et fort respecté. Parmi ceux qui étudièrent avec lui, on peut citer William Hume Blake*, George Duggan* et Joseph Curran Morrison*.

Washburn fut greffier de la paix pour le district de Home à partir d’octobre 1828 jusqu’à sa mort. À ce titre, il administrait la Cour des sessions trimestrielles, enregistrait les actes de procédure et conservait les archives judiciaires ; cette fonction lui rapporta des honoraires moyens de £290 par année. Il était également chargé de faire prêter divers serments, dont celui d’allégeance. Le 4 mai 1829, Washburn devint greffier à la Cour du banc du roi, mais il résigna cette charge six mois plus tard en invoquant un surcroît de travail. Du 3 novembre 1829 jusqu’à sa mort, il fut membre du conseil de la Law Society of Upper Canada. Durant l’épidémie de choléra de 1832, il fit partie du bureau de santé d’York.

Dans l’histoire du Haut-Canada, on associe le nom de Washburn à deux controverses. Lorsqu’en juin 1828 le juge John Walpole Willis* émit des doutes quant à la légalité des opérations de la Cour du banc du roi, Washburn, de concert avec William Warren Baldwin et son fils Robert*, demanda par écrit de connaître l’opinion du juge Levius Peters Sherwood sur cette question. Washburn n’alla pas plus loin dans cette affaire, cependant, et ne se mêla pas davantage des querelles qui suivirent. Plus tard, en 1830, à l’occasion d’un scandale aux douanes, on reprocha à Washburn d’avoir remis £75 à un douanier pour la libération d’une certaine quantité de porc que William Bergin, un marchand d’York, avait supposément passée en contrebande. James FitzGibbon*, beau-frère de Washburn et greffier de la chambre d’Assemblée, qui s’était occupé de trouver l’argent, fut accusé de corruption. Même s’il avait servi d’agent à FitzGibbon dans cette affaire, Washburn s’en tira honorablement.

En politique, Washburn n’obtint que peu de succès. En deux tentatives, aux élections de 1830 et de 1832, il ne parvint pas à déloger William Lyon Mackenzie* de la circonscription d’York. En 1837, cependant, il réussit à se faire élire échevin du quartier St David, à Toronto. Il servit par ailleurs dans la milice, où il s’éleva jusqu’au grade de colonel, en 1835, au sein du 2nd Regiment of West York. À titre de marguillier de l’église St James, il collabora à la campagne de financement menée en 1833 par l’archidiacre John Strachan* en vue de la construction d’une église en pierre.

Bien que Washburn ait été conservateur, Mackenzie souligna dans une notice nécrologique que, « dans une certaine mesure », il « se rangea du côté libéral en politique » ; il faisait probablement allusion à son association avec les Baldwin dans l’affaire Willis. Mackenzie ajoutait qu’à titre d’avocat Washburn avait posé des gestes « très bienveillants et généreux », particulièrement en faveur de Noirs et d’autres personnes condamnées au fouet, à l’exécution ou à l’emprisonnement prolongé pour des délits relativement légers. On est à peu près certain qu’il avait gracieusement fourni une assistance judiciaire à ces gens.

Simon Ebenezer Washburn fit preuve de générosité et de sens civique. Il aimait la vie, comme le démontre son goût pour le patinage ; avec son monocle, il passait pour légèrement excentrique.

Ruth McKenzie

AO, MS 35 ; MU 3054, « Data on United Empire Loyalists [...] », W. D. Reid, compil. (copie dactylographiée, vers 1930) ; RG 22, sér. 155 ; sér. 159, 1801–1858, R–Z, no 50.— APC, RG 1, E3, 95 : 143 ; RG 5, A1 :7788, 7790–7791, 24504–24508, 37966–37967, 41455–41465, 46906–46910, 50113–50115, 52129–52130, 54174–54175, 61342–61348, 61847, 62353–62356, 65145–65147, 65757–65758, 65928–65930, 98196–98197 ; B9, 15 : 636 ; RG 9, I, B3, 5 ; RG 68, 78 : 385–386, 576 ; 79 : 108 ; 127 : 33–34.— CTA, RG 1, B (mfm aux AO).— Law Soc. of U.C. (Toronto), Minutes ; Rolls.— MTRL, William Allan papers.— PRO, CO 47/144 ; 47/148–152 (mfm aux APC).— « A register of baptisms for the township of Fredericksburgh [...] », John Langhorn, compil., OH, 1 (1899) : 35, 38, 42, 47.— Canadian Freeman, 15, 22, 29 juill., 23 sept. 1830.— Colonial Advocate, 19 juin, 2, 9 juill. 1828.— Constitution, 4 oct. 1837.— Upper Canada Gazette, 12 mai 1825.— J. C. Dent, The story of the Upper Canadian rebellion ; largely derived from original sources and documents (2 vol., Toronto, 1885), 1 : 163–192.— Lindsey, Life and times of Mackenzie, 1 : 184–185, 241–242.— W. R. Riddell, The bar and the courts of the province of Upper Canada, or Ontario (Toronto, 1928).— Robertson’s landmarks of Toronto, 1 : 454–455.— Scadding, Toronto of old (Armstrong ; 1966).

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Ruth McKenzie, « WASHBURN, SIMON EBENEZER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 6 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/washburn_simon_ebenezer_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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