En 1872, le gouvernement conservateur dirigé par sir John Alexander Macdonald accorda à sir Hugh Allan le contrat de construction du chemin de fer transcontinental, conditionnel à l’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération [V. La Colombie-Britannique (1871)]. Quelques mois plus tard, un scandale lié à ce contrat éclata et entraîna la chute du gouvernement l’année suivante [V. Le scandale du Pacifique]. La construction du chemin de fer canadien du Pacifique se poursuivit malgré deux changements de gouvernement et s’acheva en 1885 [V. Le chemin de fer canadien du Pacifique]. Le chemin de fer mettrait en contact les régions éloignées de l’Ouest et les provinces qui formaient le dominion du Canada en 1867. Pendant les années 1880, il connut, sous la direction générale de William Cornelius Van Horne, une expansion rapide :
Pour attirer la clientèle, Van Horne organisa la mise en place de réseaux de plus en plus complexes qui intégraient des terres agricoles et forestières, des élévateurs à grain, des minoteries, des installations portuaires et des terminus, des flottes maritimes, des services de messagerie express et de télégraphe ainsi que des services pour passagers et touristes, dont des grands hôtels [V. Bruce Price*]. Fin connaisseur en art, il n’hésita pas à confier à des artistes professionnels la publicité du chemin de fer, une fois celui-ci achevé. Ainsi, dans les années 1880, il commanda notamment à John Arthur Fraser* et à Lucius Richard O’Brien* des tableaux des Rocheuses pour des expositions publicitaires. Les réalisations d’Alexander Henderson donneraient lieu à l’ouverture d’un service de photographie à la compagnie en 1892. En même temps, mais sans la ferveur nationaliste et pionnière qui avait animé leur progression vers l’Ouest, Van Horne et la compagnie travaillaient sans relâche à prolonger leur chemin de fer vers l’Est canadien, en concurrence directe avec un solide rival, le Grand Tronc [V. sir Joseph Hickson*]. Dans les années 1880, la Compagnie du chemin de fer canadien du Pacifique termina une ligne jusqu’à Windsor, en Ontario, avec trains directs à destination de Chicago, et lança une série de projets d’acquisition et de construction afin de prolonger cette ligne jusque dans les Maritimes en passant par le Québec et le Maine.
Parmi ceux qui travaillèrent à la construction du chemin de fer se trouvaient 15 000 Chinois, dont Yip Sang :
Yip vint au Canada en 1881 pour travailler dans la région aurifère de Cariboo. Vu l’insuccès de cette expérience, il s’installa dans la future ville de Vancouver et vendit du charbon de porte en porte jusqu’à ce que la Canadian Pacific Railway Supply Company l’embauche dans une équipe de construction. Il devint le comptable, le pointeur et le payeur de la compagnie ; par la suite, il y superviserait la main-d’œuvre chinoise.
Pour en apprendre davantage sur le chemin de fer canadien du Pacifique et son rôle dans le développement du Canada après la Confédération, nous vous invitons à explorer les listes de biographies suivantes.