PALMER, EDWARD, avocat, propriétaire foncier, agent des terres, homme politique et juge, né le 1er septembre 1809 à Charlottetown, troisième fils des 12 enfants de James Bardin Palmer*, de Dublin, et de Millicent Jones, de Londres, décédé à Charlottetown le 3 novembre 1889.

Le père d’Edward Palmer, attorney irlandais, vint s’établir à l’Île-du-Prince-Édouard en 1802 à titre d’agent des terres d’un propriétaire absentéiste. De 1806 à 1812, Palmer père joua un rôle déterminant dans les affaires de l’île, en qualité de conseiller du lieutenant-gouverneur Joseph Frederick Wallet DesBarres*. En 1812, toutefois, celui-ci tomba en disgrâce et fut rappelé, et l’on stigmatisa comme étant déloyale l’association politique dirigée par Palmer, les Loyal Electors. Démis des fonctions publiques qu’il exerçait, Palmer semble avoir connu des années difficiles au cours de l’enfance d’Edward. Cependant, entre 1816 et 1820, il fut nommé agent des terres auprès de plusieurs personnages importants qui revendiquaient ou possédaient des terres. Ainsi, bien avant sa mort en 1833, il se trouvait parfaitement intégré à l’élite locale. Il laissa à sa famille des titres au lot no 1, canton de 23 700 acres situé à l’extrémité nord-ouest de la colonie.

Après avoir fréquenté l’école secondaire d’Alexander Brown, à Charlottetown, Edward Palmer étudia le droit au cabinet de son père et fut reçu au barreau le 1er novembre 1830. Il était le deuxième des trois garçons de cette famille qui allaient devenir avocats. Quatre ans plus tard, il fut élu député de Charlottetown and Royalty, château fort du Family Compact. Bien qu’il prît la peine de nier les accusations voulant qu’il se soit présenté « sous l’influence de personnes détenant le pouvoir exécutif », il était bien évident qu’il était un homme politique de droite. À l’Île-du-Prince-Édouard, dans les années 1830, les principales discussions politiques portaient sur le mouvement en faveur de l’escheat [V. William Cooper*], qui demandait que les titres de propriété fussent confisqués parce que les propriétaires n’avaient pas satisfait aux conditions attachées aux concessions accordées en 1767. Dans ces circonstances, la saisie des biens pour non-paiement de redevances prêtait à de vives controverses et donnait souvent lieu à des voies de fait sur les shérifs et les constables. Au cours de sa première session à la chambre d’Assemblée, Palmer se fit connaître en tant que défenseur des droits de propriété en s’opposant à un amendement à la loi régissant la mainlevée de saisie, ou la récupération des biens saisis, mesure qui aurait profité aux locataires. Il se montra également soucieux des droits des créanciers dans leurs rapports avec les débiteurs et il préconisa de réduire le droit de vote dans les circonscriptions dénommées « town and royalty ». Il fut également reconnu comme un porte-parole des intérêts et des opinions propres à Charlottetown lorsqu’il suggéra, par exemple, d’accroître la représentation de la capitale.

À la fin des années 1830, Palmer était, après Joseph Pope*, le plus éminent député tory. En vérité, il joua le rôle de leader de la minorité en l’absence de Pope durant une grande partie de la session de 1840 et toute celle de 1841. C’est au cours de cette dernière année que la famille Palmer en arriva avec Edward Cunard, l’autre prétendant au lot no 1, à une entente extrajudiciaire aux termes de laquelle le canton était divisé en deux parts égales ; elle devint ainsi propriétaire de quelque 12 000 acres. Cependant, à cause de l’éloignement du canton et de la longue dispute au sujet des droits de propriété, les occupants de la terre s’étaient habitués à ne pas payer de redevances. D’après le témoignage de Nicholas Conroy* devant la commission des terres créée en 1860, Palmer et le solliciteur général James Horsfield Peters*, agent foncier de la famille Cunard, persuadèrent la plupart des occupants du lot no 1, au début de 1843, de reconnaître les droits des Cunard et des Palmer. L’entente prévoyait un bail de 999 ans, au loyer annuel de 1 shilling par acre, calculé à partir de 1841. Dans une colonie où, comme Palmer l’avait affirmé à l’Assemblée en 1840, « de nombreux individus ne posséd[aient] pas un shilling de janvier à décembre », le lot no 1, occupé surtout par des Acadiens et quelques Irlandais catholiques, se trouva notoirement appauvri. Un grand nombre de locataires n’étaient pas en mesure de satisfaire aux conditions stipulées dans leur bail et, au cours de la première moitié de 1844, ils organisèrent une solide résistance à la perception des redevances et à toute procédure contre leurs biens. Certains témoignages de l’époque donnent à penser que la région se trouvait dans un état voisin de l’insurrection. Mais le gouvernement, qui, l’année précédente, avait envoyé des troupes à l’extrémité est de l’île pour y défendre les intérêts des Cunard, évita cette fois de réagir d’une manière excessive, et la résistance se dissipa. En 1845, il semble que Palmer et Peters purent reprendre la perception des redevances, qui étaient souvent payées en services ou en nature.

Palmer était devenu conseiller exécutif en 1842, et, en 1846, il appuya Pope lorsque celui-ci fut suspendu de ses fonctions au conseil par l’impétueux lieutenant-gouverneur sir Henry Vere Huntley*. L’année suivante, Palmer démissionna du conseil et fit partie, avec Pope, d’une délégation de trois personnes qui se rendit à Londres en vue d’obtenir le rappel de Huntley. Bien que la décision de remplacer le lieutenant-gouverneur ait déjà été prise, Palmer affirma dans une lettre privée que la délégation avait précipité ce remplacement. En la personne de sir Donald Campbell*, qui arriva en décembre 1847 et qui était fermement opposé au gouvernement responsable, le Family Compact disposait encore une fois d’un ami à la résidence du gouverneur. Plus tôt cette année-là, Palmer avait fait connaître son attitude concernant la responsabilité ministérielle, principale question politique débattue à la fin des années 1840. Soulignant le fait que les locataires formaient une nette majorité d’électeurs, il déclara : « Avec les idées que la plupart d’entre eux ont, je pense, sur la question des terres, je ne peux estimer qu’il serait prudent, ou que le projet doive être envisagé, de remettre presque tout le gouvernement entre leurs mains. » Il ajoutait que l’expérience lui avait montré « le danger de céder à la clameur populaire et d’adopter ces mesures qui conduisent à des changements constants ». Il associait la responsabilité ministérielle à « la masse populaire », à « la populace » et aux « républicains rouges ». En décembre 1848, Palmer rentra au Conseil exécutif, et, dans une dépêche, le gouverneur justifia son choix en invoquant la nécessité d’avoir « une voix officielle à la chambre d’Assemblée » ; il avait déjà nommé Palmer solliciteur général en septembre, afin de remplacer Peters qui accédait à la Cour suprême. Auparavant, Palmer avait présidé un comité parlementaire qui, en préconisant la nomination d’un second juge à la cour, se trouva à créer un poste pour Peters et, du même coup, une vacance pour lui-même dans la fonction publique.

Lorsqu’en 1849 Pope changea d’allégeance politique et vota, sur la plupart des questions, avec les réformistes dirigés par George Coles*, Palmer lui succéda comme leader des tories à l’Assemblée et conserva ce poste durant toute la décennie suivante. À l’exception d’une année, son parti constitua une minorité de 1850 à 1858. Palmer lutta contre le gouvernement responsable – accordé en 1851 – et contre la plupart des mesures importantes présentées par les libéraux au cours des années qui suivirent. Le projet de gratuité scolaire, qui visait à dispenser les districts scolaires de pourvoir aux salaires des instituteurs et à hausser ces salaires pour attirer et retenir des enseignants compétents, fut dénoncé comme étant « tout à fait absurde » lorsque Coles l’exposa à l’Assemblée un an avant son adoption en 1852. Craignant le suffrage universel, Palmer s’éleva contre le projet de loi de 1853 sur le droit de vote « en raison du fait, disait-il, qu’il allait donner à des gens dépourvus de biens un ascendant politique sur ceux qui en possédaient ». Avec de telles vues, il est peu étonnant qu’Edward Whelan*, principal journaliste libéral, ait écrit qu’il formait, avec l’agent des terres William Douse* et le propriétaire James Yeo*, le « parti des propriétaires extrémistes » à l’Assemblée. Palmer, quant à lui, déclara franchement qu’il « avait toujours défendu les droits des propriétaires ».

Les conflits de personnalité constituaient un élément important de la vie politique de l’île, et, à cette époque, Palmer se disputa âprement avec Coles et Whelan. En 1851, après l’obtention de la responsabilité ministérielle, Coles et lui se livrèrent, pour une raison inconnue, un duel au pistolet, où il n’y eut pas d’effusion de sang. Moins d’un an plus tard, à l’Assemblée, Palmer et Whelan échangèrent des propos d’une rare violence, à la suite desquels les deux hommes se virent obligés de s’excuser de leur langage indigne du parlement. Les rancunes ne s’atténuèrent pas et, en 1855, selon le sténographe officiel, Palmer se plaignit à l’Assemblée qu’« une faction s’était constituée dans le but de nuire à sa réputation et à sa position, non seulement dans les affaires politiques mais aussi dans l’exercice de sa profession. Une discussion très acerbe s’en est suivie », ajoutait le sténographe.

Les années 1850 durent être certes une période de frustration dans la carrière de Palmer, car il semblait alors que les tories étaient condamnés à rester longtemps dans l’opposition. Toutefois, prenant avantage d’un retard dans la confirmation du projet de loi sur le droit de vote et du mécontentement temporaire de la population au sujet du coût de la loi sur la gratuité scolaire, ils parvinrent à remporter les élections tenues à l’été de 1853 ; la nouvelle session ne s’ouvrit cependant qu’en février de l’année suivante. Le gouvernement tory eut à sa tête le conseiller législatif John Myrie Holl*, et Palmer devint procureur général. Mais plus tard en 1854, après que le gouvernement impérial eut approuvé le projet de loi des libéraux sur le droit de vote, le lieutenant-gouverneur, sir Alexander Bannerman*, ordonna la tenue de nouvelles élections en juin, malgré les protestations des tories. Coles reprit le pouvoir en juillet, ayant obtenu 18 sièges contre 6 à l’Assemblée ; même dans Charlottetown, l’élargissement du droit de vote modifia de façon spectaculaire la force relative des deux partis, car les majorités de Palmer et de son cocandidat, Francis Longworth, furent réduites de beaucoup. Il fallut donc recourir à une nouvelle stratégie. Au cours de la session de 1855, il devint évident que les tories s’efforçaient d’ouvrir une brèche dans les rangs gouvernementaux en soulignant aux radicaux du caucus libéral les défauts du projet de loi sur la question des terres. Il se produisit alors un étrange spectacle où l’on vit des anciens partisans de l’escheat, tels John MacKintosh et William Cooper*, qui contestaient les droits des propriétaires et s’opposaient aux dépenses occasionnées par l’achat des terres, se joignant à des ultra-tories comme Palmer.

C’est sur la question de la Bible que Palmer réussit le mieux à diviser les libéraux et, en particulier, leurs partisans au sein de la population. De confession anglicane, il appuya vigoureusement les ministres protestants dans leurs efforts en vue d’introduire la lecture et l’enseignement de la Bible, avec le moins de restrictions possible, dans les maisons d’enseignement subventionnées par les fonds publics. Pendant la session de 1857, il déclara que « l’éducation, pour être utile et sans danger pour les gens, devait être fondée sur la religion chrétienne ». Il accusa le gouvernement de Coles de souhaiter « l’exclusion complète des Écritures des écoles ». Lors des élections de 1858, un grand nombre de protestants boudèrent les libéraux et, lorsque l’impasse dans laquelle fut mise l’Assemblée nécessita la tenue de nouvelles élections en 1859, les tories remportèrent une victoire décisive et formèrent, sous la direction de Palmer, un gouvernement uniquement composé de protestants, même s’ils furent accusés d’avoir flatté bassement les préjugés religieux de la majorité protestante.

Les tories avaient fortement critiqué les libéraux pour avoir proposé un régime de responsabilité ministérielle – à vrai dire conventionnel – dans lequel les membres de la législature exerçaient des fonctions rémunérées, comme celles de trésorier colonial et de receveur de l’enregistrement. Ils offrirent à la place un système qu’ils qualifièrent de « non-departmentalism », qui excluait de l’Assemblée et du Conseil législatif les fonctionnaires touchant un salaire. Cette innovation, qui se rattachait aux théories américaines sur la séparation des pouvoirs (pour lesquelles Palmer avait un jour exprimé une vive admiration), était supposée assurer l’« indépendance de la législature ». Certains opposants, et notamment le lieutenant-gouverneur, sir Dominick Daly*, signalèrent que le système avait aussi pour effet d’amoindrir la responsabilité des fonctionnaires devant l’Assemblée et, par conséquent, de saper les principes fondamentaux du gouvernement responsable, mais Palmer ne prit pas au sérieux de telles objections, lui qui, en 1857, avait publiquement déclaré que « ce serait beaucoup mieux s’il n’y avait pas de responsabilité ministérielle ». Toutefois, le nouveau système enlevait des « dépouilles » aux hommes politiques élus, et il est à croire que Palmer n’éprouvait pas pour ce système l’enthousiasme sans réserve que manifestaient certains tories non élus. En 1859, on estimait généralement, semble-t-il, que des raisons financières allaient bientôt l’inciter à quitter l’Assemblée et le poste de premier ministre pour assumer les fonctions rémunérées de procureur général. Le régime « non-departmental » mis en place par les tories fut discrètement abandonné à la fin de janvier 1863.

Le problème le plus ardu auquel se heurtèrent tous les gouvernements de l’île à l’époque coloniale fut la question des terres. Dans l’opposition, Palmer et les tories avaient critiqué les modalités et la mise en application de la politique du gouvernement de Coles en cette matière, mais, pour ne pas s’aliéner l’opinion publique, ils n’avaient généralement pas voté contre les mesures libérales. Arrivés au pouvoir, les leaders du parti tory se trouvèrent dans une situation particulièrement délicate car, s’ils étaient politiquement responsables devant des électeurs très favorables à l’abolition de la tenure à bail, ils se révélaient souvent, à titre particulier – c’était le cas de Palmer –, propriétaires ou agents des terres. Face à ce dilemme, ils décidèrent, en 1860, de créer une commission de trois personnes ayant pour tâche d’examiner les différends qui existaient entre les propriétaires fonciers et les locataires et de faire des recommandations en vue de les résoudre. Au cours des longues auditions tenues dans toutes les régions de l’île, le nom de Palmer, en sa qualité de propriétaire foncier ou d’avocat, fut mentionné plusieurs fois et, le plus souvent, dans un contexte embarrassant pour lui sur le plan politique. Par conséquent, lorsqu’il parut devant la commission, le premier ministre s’efforça surtout de répondre aux critiques touchant sa vie privée. Le gouvernement tory ne plaida pas la cause des locataires auprès de la commission, laissant cette tâche à deux avocats qu’il avait engagés pour les défendre. Les commissaires recommandèrent à l’unanimité d’accorder aux locataires le droit d’acheter les terres qu’ils occupaient, la valeur de celles-ci devant être établie par arbitrage, si besoin en était. Sous les pressions exercées par sir Samuel Cunard* et par d’autres gros propriétaires, le gouvernement britannique, en 1862, refusa de sanctionner les mesures législatives adoptées par les insulaires en vue de mettre en application les recommandations des commissaires. Le travail de la commission des terres s’avérait donc inutile.

Le gouvernement eut plus de succès lorsqu’il chercha à résoudre la question de la Bible. En 1860, une disposition à caractère modéré fut ajoutée à la loi en vigueur ; elle conférait à la lecture de la Bible dans les écoles la sanction légale que souhaitaient la plupart des protestants, mais elle empêchait en même temps l’imposition de l’Écriture sainte ainsi que ses interprétations abusives, deux choses que craignait l’importante minorité catholique. On apporta une autre modification dans le domaine de l’éducation, cette année-là, lorsqu’on fit de la Central Academy – une école secondaire de Charlottetown subventionnée par le gouvernement – le Prince of Wales College. Ce fut la réussite la plus durable du gouvernement de Palmer : le collège acquit bientôt une réputation enviable par la qualité de son enseignement et, durant plus d’un siècle, il se trouva à la fine pointe du système public d’éducation de l’île. En 1862, le Conseil législatif fut rendu électif, réforme que Palmer avait préconisée dans les années 1850, quand il faisait partie de l’opposition ; on établit cependant à £100 le cens électoral. Palmer était entré au sein de ce conseil en 1860 (après avoir remporté 11 élections consécutives) dans le cadre d’une manœuvre visant à contrebalancer les forces libérales qui s’y trouvaient.

Bien que l’épineuse question de la Bible fût résolue, les conservateurs échouèrent plusieurs fois dans les efforts qu’ils déployèrent pour améliorer leurs relations avec l’Église catholique. En vérité, ces échecs et les récriminations qui en résultèrent, ainsi que les polémiques qui opposèrent dans la presse William Henry Pope* et l’abbé Angus McDonald, contribuèrent à détériorer plus que jamais les rapports entre les confessions. En janvier 1863, les tories gagnèrent les élections à l’Assemblée, uniquement grâce à l’appui des circonscriptions protestantes, tandis que toutes les circonscriptions catholiques votèrent en faveur des libéraux. Lors des premières élections au Conseil législatif, Palmer fut élu sans opposition dans Charlottetown le 11 février. Moins d’une semaine plus tard, toutefois, il dut affronter une crise ministérielle qui éclata lorsque le lieutenant-colonel John Hamilton Gray, leader du gouvernement à l’Assemblée depuis 1860, démissionna du Conseil exécutif. Le 2 mars, Gray avait obtenu suffisamment d’appuis au sein du parti conservateur pour arracher le poste de premier ministre à un Palmer indigné et humilié. Il semble que les questions de personnalité et de manière d’agir furent plus importantes que les divergences politiques dans cette lutte à l’intérieur du parti ; le rigide et intransigeant Palmer représentait le vieux parti tory et ne se mêlait pas facilement aux « hommes nouveaux » qui se montraient dynamiques parmi les conservateurs de l’île, comme les deux fils de Joseph Pope, William Henry et James Colledge. Homme politique d’expérience et de grand prestige que Whelan avait un jour décrit comme possédant « une vive acuité intellectuelle, une habileté considérable, une force de caractère inépuisable », Palmer fut autorisé à conserver le poste de procureur général, qu’il occupait depuis la fin de janvier, et il demeura membre du cabinet. Clairvoyant, Whelan prédit de futures dissensions au sein du Conseil exécutif. Ce fut peut-être, dans une certaine mesure, parce qu’on voulait éviter des ennuis à Palmer qu’on le délégua, au lieu de Gray, en Angleterre, à l’automne de 1863, avec le secrétaire colonial William Henry Pope, pour discuter, sans succès, de la question des terres.

Les divergences d’opinions entre Gray et Palmer apparurent aux yeux de tous en novembre 1864, la question s’étant posée de l’union des colonies de l’Amérique du Nord britannique. Si Gray se révélait un ardent partisan de la confédération, c’est comme opposant à ce régime, et notamment comme le plus obstructionniste des délégués à la conférence de Québec, que Palmer est surtout considéré par les historiens canadiens. Il fit connaître ses vues sur la question générale de l’union pour la première fois à la fin d’avril 1864, au moment où le Conseil législatif débattit une proposition visant à nommer les délégués à la conférence de Charlottetown qui avait été convoquée pour discuter de l’union des trois colonies Maritimes. Il affirma que cette union lui semblait devoir profiter au gouvernement britannique, mais qu’il n’y voyait pas d’avantages pour l’île. « Nous mettrions, disait-il, nos droits et notre prospérité, dans une certaine mesure, entre les mains du gouvernement général, et notre influence dans un parlement uni serait très insignifiante. » Il estimait qu’en raison de l’isolement de l’île pendant l’hiver, il allait s’avérer difficile de participer efficacement à un gouvernement situé à l’extérieur et il ne comptait pas qu’une proposition en vue de faire de Charlottetown le siège du gouvernement allait être accueillie avec grande sympathie. Il prévoyait également que l’union allait entraîner une hausse de taxes pour les insulaires et les forcer à assumer une partie des obligations financières relatives aux projets publics coûteux qui seraient entrepris dans le pays, comme la construction de chemins de fer, sans que soit envisagé l’intérêt de ces projets pour l’île. Palmer affirmait en bref : « à moins que nous ne puissions voir que notre situation sera améliorée ou que nos perspectives seront éclairées par une union, nous aurions avantage à rester bien seuls et à demeurer ce que nous sommes ». Cette attitude prudente n’allait pas à l’encontre de ses principes politiques de base.

Palmer ne parlait alors que de l’union des Maritimes, mais ses propos correspondaient bien aux objections qu’il ferait bientôt connaître à l’égard d’une fédération générale de l’Amérique du Nord britannique. Il assista personnellement aux conférences de Charlottetown et de Québec. On ne dispose guère de renseignements précis sur ce qui fut dit à la conférence de Charlottetown, mais, quelques mois plus tard, au cours d’une dispute publique avec Gray, Palmer déclara qu’il s’était alors prononcé contre le principe de l’union et, en particulier, contre la représentation basée sur la population comme fondement de la répartition des sièges à la chambre basse fédérale ; les procès-verbaux notés par Charles Tupper* lors de cette conférence, et récemment découverts, semblent corroborer cette déclaration. Au sujet de la conférence tenue à Québec en octobre 1864, les documents existent en grand nombre, et il est évident que, du début à la fin, Palmer mit au supplice les partisans de l’union. Il proposa tout d’abord que chaque délégation provinciale, y compris celle des Canadiens, n’eût qu’un vote ; il exposa surtout des opinions dissidentes et, à la fin, demanda avec insistance et obtint que la résolution no 72 fût reformulée de manière à ne pas laisser entendre que les délégués approuvaient « les principes du rapport ».

Dès que les délégués de l’île rentrèrent chez eux et firent connaître leur avis sur la question de l’union, il devint manifeste que Gray et Palmer n’allaient pas demeurer longtemps au sein du même cabinet. Le 20 décembre, Gray démissionna du Conseil exécutif en accusant Palmer de miner le gouvernement par son attitude inconséquente à l’égard de la confédération. Palmer avait tenu des propos favorables au projet lors d’un banquet à Toronto, mais il avait par la suite mis ses paroles sur le compte de l’obligation dans laquelle il s’était trouvé de se montrer courtois en cette occasion de réjouissances. Il ne donna certainement pas son adhésion au projet en aucune autre circonstance. Toutefois, en niant la duplicité préméditée dont Gray l’accusait, Palmer se lança dans des allégations contenant des erreurs de fait qui donnèrent à William Henry Pope, le plus ardent partisan de la confédération dans l’île, la chance de le forcer à démissionner du cabinet. Un nouveau gouvernement dirigé par James Colledge Pope, qui avait appuyé Gray en février et mars 1863 ainsi qu’en décembre 1864, mais qui montrait lui-même une attitude ambiguë à l’égard de la confédération, prit le pouvoir le 7 janvier 1865. Palmer demeura procureur général, mais ni lui ni Gray ne firent partie du nouveau Conseil exécutif.

Palmer avait la satisfaction de savoir qu’un parti conservateur divisé ne pouvait pas amener la colonie au sein de la confédération, régime fort impopulaire dans l’île au milieu des années 1860. On put lire dans le Monitor de Charlottetown (où Palmer, pensait-on, écrivait parfois des éditoriaux), au plus fort de la crise ministérielle, que la population ne l’avait jamais tant appuyé que dans son opposition à la confédération. Bien que la quasi-unanimité de l’opinion publique montre que l’on ne peut guère tenir une seule personne responsable de cette opposition, il convient de noter que c’est à Palmer en particulier que les hommes politiques favorables à la confédération dans l’île eurent tendance à imputer l’échec du mouvement en faveur de l’union. Tupper fit adopter la confédération en Nouvelle-Écosse, en dépit de l’opinion publique, et la même chose aurait peut-être pu se produire à l’Île-du-Prince-Édouard, si des individus comme Palmer, dont le rôle fut déterminant à cause du poste qu’il occupait au gouvernement, n’avaient pas fait aboutir le débat. Il n’est cependant pas aisé de connaître ses motifs. Selon toute vraisemblance, il se réjouissait d’avoir l’occasion de combattre et de déloger Gray, qui avait usurpé depuis peu son poste de premier ministre ; sans doute la faveur dont il jouissait auprès des gens à cause de son opposition à la confédération lui était-elle agréable, car il n’avait jamais été jusque-là un héros populaire ; mais il est également vraisemblable de penser que son attitude prenait appui sur la conviction, partagée par la plupart des insulaires, que la colonie ne pouvait rien retirer de l’union dans les années 1860.

La question de la confédération fut au premier plan de la carrière de Palmer à compter de 1864. Celui-ci entretint des rapports avec des adversaires de la confédération en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, jusqu’au moment où la cause fut perdue sur le continent ; il préconisa de conclure un arrangement particulier en vue de renouveler le traité de réciprocité avec les États-Unis ; il dénonça les pressions que le gouvernement britannique exerçait en faveur de l’union et il s’opposa aux « meilleures conditions » offertes en 1869. Il manquait rarement une occasion de pousser le Conseil législatif à se prononcer sur la confédération et il mettait tout en œuvre pour faire connaître des motifs de rejeter le projet. En vérité, cette question devint presque son unique souci ; lors des élections à l’Assemblée qui furent tenues en 1867, le plaisir que lui procura le rejet de la Confédération par une écrasante majorité dépassa, semble-t-il, toute préoccupation concernant la défaite du gouvernement tory. À la fin des années 1860, le parti restait divisé et, lorsque Palmer se fit battre (ce fut la seule fois dans sa carrière politique) en tentant de revenir à l’Assemblée en tant que député de Charlottetown en juillet 1870, William Henry Pope ne cacha pas sa joie.

Les frères Pope eurent la haute main sur le parti conservateur à compter de 1870, et Palmer changea d’allégeance politique. Le 22 avril 1872, moins de deux mois après avoir remporté une élection partielle au Conseil législatif dans une circonscription rurale, il se joignit au gouvernement libéral opposé à la Confédération, formé par Robert Poore Haythorne*, qui tentait de le recruter depuis le milieu de 1869. Le 3 juin, probablement en vertu d’un arrangement préalable, il remplaça son jeune frère Charles au poste de procureur général. Le nouveau gouvernement avait été élu au milieu de l’inquiétude qui s’était répandue dans la population en raison des répercussions financières et, en fin de compte, politiques de la construction d’un chemin de fer par le second gouvernement de James Colledge Pope. Les électeurs estimaient probablement que les seules personnes capables d’éviter l’union avec le Canada étaient des adversaires de la Confédération aussi solides que Haythorne, Palmer et David Laird*, ancien tory lui aussi, que cette question avait amené à changer de parti. À l’ouverture de la session, toutefois, on découvrit que, s’ils voulaient conserver la majorité à l’Assemblée, Haythorne et Palmer allaient être obligés de satisfaire les gens qui, dans les secteurs nord et est de l’île, demandaient que des lignes d’embranchement fussent immédiatement mises en chantier. Leurs représentants disposaient de la balance des pouvoirs et, si Haythorne et Palmer ne se pliaient pas à leurs exigences, Pope allait le faire. Opposé depuis le début à la construction d’un chemin de fer, Palmer déclara tristement qu’« il n’y a[vait] donc pas d’autre choix que d’entreprendre ces lignes et d’augmenter les dettes énormes que le pays a[vait] déjà contractées ». La situation financière de l’île se détériora continuellement, et le gouvernement dont Palmer faisait partie s’inclina au début de 1873 et envoya Haythorne et Laird à Ottawa en vue de négocier les conditions de l’union. En avril 1873, le gouvernement de Haythorne fut remplacé par les tories de James Colledge Pope, qui promettaient d’obtenir des « conditions meilleures ». Pope arriva à ses fins, et l’entrée dans la Confédération devint un fait accompli à l’Île-du-Prince-Édouard le 1er juillet 1873.

Pour Palmer, la Confédération signifia la fin d’une carrière et le début d’une autre. À la dernière session de la législature qui fut tenue dans l’île avant l’union, le gouvernement de Pope créa trois postes de juge de comté, sachant qu’Ottawa allait en payer les salaires. Le 20 juin, Palmer, qui était conseiller de la reine depuis 1856 et avait fortement appuyé cette mesure à peine huit jours plus tôt au Conseil législatif, fut nommé juge de la nouvelle Cour du comté de Queens. L’année suivante, il devint juge en chef ; cette décision, prise par le gouvernement d’Alexander Mackenzie*, souleva des protestations, parce qu’elle laissait de côté deux éminents juges en exercice, James Horsfield Peters et Joseph Hensley*. S’il ne se montra pas très soucieux des questions relatives aux principes du droit, Palmer se révéla un juge compétent. Ses jugements ne s’avèrent pas remarquables par la logique de l’argumentation, mais certains d’entre eux révèlent au moins une large connaissance des autorités en la matière. Comme il fallait probablement s’y attendre, il adopta une attitude très modérée et respectueuse des droits de la propriété. Il était demeuré propriétaire foncier jusqu’au 31 mars 1870, date à laquelle lui-même et les autres membres de sa famille avaient vendu les intérêts qu’ils possédaient dans le lot no 1 au gouvernement libéral pour 12 shillings et 6 pence l’acre ; ce fut l’un des prix de vente les plus élevés obtenus à l’époque coloniale, en dépit du fait que la qualité médiocre de la terre avait entraîné une réduction du loyer d’une grande partie de leur propriété qui passait de 1 shilling à 8 pence l’acre. Les propos que Palmer avait tenus au cours des années qu’il avait passées à la législature indiquaient également que son attitude concernant le « crime et le châtiment » était plutôt sévère. Palmer était toujours juge en chef lorsqu’il mourut à 80 ans en 1889, après plusieurs mois d’invalidité. Il laissait derrière lui huit de ses neuf enfants et sa femme, Isabella Phoebe Tremain, qu’il avait épousée à Québec le 22 septembre 1846. Elle vécut assez longtemps pour voir Herbert James*, l’aîné de leurs deux fils, devenir premier ministre libéral en 1911. La famille hérita de biens considérables, principalement sous forme d’argent liquide et d’immeubles urbains, mais si l’on tient compte des montants en cause, et des propos tenus par Palmer à ce sujet au cours des années, on ne peut dire qu’il fut jamais un homme riche.

Edward Palmer joua un rôle de premier plan dans les affaires publiques de l’Île-du-Prince-Édouard pendant plus d’un demi-siècle. C’est surtout en qualité d’homme politique qu’il mérite de rester dans les mémoires et, à ce titre, durant la plus grande partie de sa carrière, il fut davantage un parlementaire qu’un tribun. Son efficacité à la législature prenait racine dans la formation, l’expérience et les connaissances qu’il avait acquises en droit. Au cours des débats, il se montrait fort habile à découvrir ce qui semblait illogique dans les arguments des adversaires, talent étroitement lié sans doute à son habitude des procès. Lorsqu’il mourut, on affirma qu’il avait participé, d’un côté ou de l’autre, à presque toutes les causes importantes entendues devant la Cour suprême et la Cour de la chancellerie entre le milieu des années 1840 et le moment de sa nomination au poste de juge en 1873. Durant ses premières années à l’Assemblée, il fut la plupart du temps le seul député doublé d’un avocat, et ses discours montrent qu’il connaissait la législation et la jurisprudence coloniales et impériales, les usages parlementaires et l’importance de la procédure appropriée, considération que l’on négligeait parfois dans le climat politique surchauffé de l’île. Mais son légalisme – le souci qu’il avait de la procédure et de la forme exactes – se révéla également une faiblesse comme chef de l’opposition dans les années 1850 ; lorsque ses vues n’étaient pas acceptées et que le gouvernement de Coles n’admettait pas l’importance des points de procédure qu’il soulevait, il était porté à faire la tête et à se retirer du débat.

C’est en partie son manque de spontanéité qui fit connaître Palmer comme un défenseur obstiné et sans humour du statu quo. Homme de grande taille, maigre, dégingandé, qui n’était pas enclin à rire et n’avait pas l’éloquence facile, il était une cible de choix pour la plume satirique de Whelan ; « Il s’est opposé, écrivit celui-ci en 1854, à toutes les idées libres et éclairées de l’époque [...] Son immanquable et inoubliable objection à toute innovation (car tout changement est à ses yeux une innovation) est que le temps n’est pas encore arrivé d’accueillir la proposition [...] Nous ne l’avons jamais vu d’humeur joyeuse, heureuse, folâtre. » Dans le même article, cependant, Whelan reconnaissait que Palmer avait une énergie, une intelligence et une détermination peu communes et que, sans lui, après l’obtention du gouvernement responsable, « le parti [tory] se serait [...] complètement désintégré ». À la fin des années 1850, Palmer ne fit pas que rallier les membres de son parti : il détourna les attaques emphatiques que ceux-ci menaient contre les lois réformistes pour les diriger contre ceux qui, prétendait-on, allaient écarter la Bible des écoles, et il édulcora leur idéologie à tel point que les tories purent affirmer qu’ils avaient quelque chose de plus positif à offrir qu’un retour à l’époque d’avant la responsabilité ministérielle. Bref, Palmer fit montre, sur le plan stratégique et tactique, d’une souplesse assez grande pour propulser de nouveau le Family Compact au pouvoir.

Au cours des années antérieures à 1864 et aux discussions sur la confédération, Palmer fut certes le porte-parole fidèle et constant de sa classe, l’oligarchie locale qui possédait une large partie des terres de la colonie et servait d’intermédiaire entre les propriétaires absentéistes, auxquels appartenaient la plupart des autres terrains, et la population de l’île. De 1835 à 1870, il représenta sans interruption la circonscription de Charlottetown – château fort du Family Compact – à une chambre ou l’autre de la législature et il traduisit avec précision les opinions et les craintes des gens de la ville (surtout leurs craintes, particulièrement évidentes entre les années 1830 et la fin des années 1850) à l’égard de « la masse populaire » des campagnards. Conformément au caractère traditionnellement vindicatif du Family Compact, il fut à plusieurs reprises l’avocat qui se chargea des poursuites quasi politiques intentées contre les principaux réformistes, et notamment Whelan, que le Family Compact souhaitait évidemment réduire au silence. À compter de 1864, toutefois, la carrière de Palmer prit un nouvel aspect. Pour la première fois, il obtint, à titre personnel, un mandat de tous les électeurs de l’île et il déborda les cadres de son parti, de sa classe et de sa ville. Son attitude à l’égard de la confédération peut probablement s’expliquer d’une façon très simple : comme la plupart des insulaires, il ne voyait aucun avantage pour sa colonie natale dans ce projet. On peut difficilement faire fi de son inquiétude en la mettant au compte d’un esprit de clocher aveugle. Fils d’un membre du Barreau de Dublin, il s’était rendu au moins deux fois au Royaume-Uni ; il était, au dire de George Brown*, « un homme de jugement et de talent qui a[vait] vu beaucoup de pays ». L’influence prépondérante qu’il exerça dans l’île parmi les adversaires de la confédération peut être attribuable au fait qu’il occupait depuis peu le poste de premier ministre et, en particulier, à son rôle catalyseur lorsqu’il s’agit de mettre en échec les visées unionistes de Gray et de William Henry Pope en novembre et décembre 1864. Ainsi, les deux plus éclatantes réussites de la carrière politique de Palmer – avoir donné une vie nouvelle à son parti à la fin des années 1850 et l’avoir empêché d’œuvrer en faveur de la confédération au milieu des années 1860 – furent obtenues avant et après son mandat de premier ministre. Par contre, les années où il occupa ce poste furent plutôt stériles, surtout en ce qui concerne le principal problème qui se posait à la population de l’île, la question des terres, où il essuya un échec de taille dont la cause remonte aux positions qui le liaient aux membres de son parti et de sa classe sociale.

Même s’il ne possédait pas d’aptitudes remarquables, Edward Palmer occupa une place de premier plan dans la vie politique de l’Île-du-Prince-Édouard au cours d’une génération qui comptait des hommes aussi exceptionnellement doués que Coles, Whelan et les frères Pope ; sa longévité et ses succès témoignent de sa persévérance et du bon usage qu’il fit de ses talents et de sa formation.

Ian Ross Robertson

Deux collections conservées aux PAPEI contiennent une riche documentation concernant Edward Palmer : les papiers d’Edward Palmer nous renseignent surtout sur la délégation de 1847 et l’éviction de Palmer de son poste de premier ministre en 1863 ; les papiers de la famille Palmer comprennent des commissions, de la correspondance couvrant les années 1830 à 1880, et une utile généalogie en copie dactylographiée. Malheureusement, une note au verso du document 199 dans cette dernière collection, parafée EP et datée de mars 1876, mentionne la « mise au feu de vieux papiers inutiles ». Plusieurs de ses jugements comme juge en chef sont inclus dans Reports of cases determined in the Supreme Court, Court of Chancery, and Vice Admiralty Court of Prince Edward Island [...], F. L. Haszard et A. B. Warburton, compil. (2 vol., Charlottetown, 1885–1886). L’auteur désire remercier Michael J. W. Finley pour ses commentaires sur la qualité des jugements juridiques écrits de Palmer.

Les procès-verbaux des débats de l’Assemblée législative constituent la meilleure source de renseignements sur les différentes opinions politiques de Palmer au cours des années. Pour les débats de la chambre d’Assemblée, V. Royal Gazette (Charlottetown), 1835–1853 ; Islander, 1845, 1854 ; Î.-P.-É., House of Assembly, Debates and proc., 1858–1859. Pour les débats du Conseil législatif, V. Î.-P.-É., Legislative Council, Debates and proc., 1860–1861 ; 1863–1870 ; 1872–1873 ; Examiner (Charlottetown), 1862. Plusieurs, dont Edward Whelan, croyaient que Palmer écrivait des éditoriaux pour le Monitor (Charlottetown), publié comme hebdomadaire de 1857 à 1865 au moins, une bonne collection de ces parutions, de 1857 à 1864, se trouvent aux PAPEI.

On peut trouver des renseignements sur la carrière de Palmer dans : Examiner, 14 août 1847, 6, 13 mars, 10, 17 avril, 5, 26 juin 1854, 23 janv. 1860, 16, 23 févr., 2, 9 mars, 31 août 1863, 9 mai 1864, 27 févr., 10 avril 1865, 28 juin 1869, 15 janv., 26 févr., 11, 25 mars 1872, 3, 10 août 1874, 4 nov. 1889 ; Herald (Charlottetown), 24 juill., 6 nov., 11 déc. 1889 ; Island Argus (Charlottetown), 20 févr. 1872, 28 juill. 1874 ; Island Farmer (Summerside, Î.-P.-É.), 9 mai, 7 nov. 1889 (disponible seulement au bureau du Journal-Pioneer (Summerside) ; Island Guardian and Christian Chronicle (Charlottetown), 7 nov. 1889 ; Islander, 7 juill. 1843, 9, 16 oct. 1846, 22 juin 1853, 3, 10 mars, 4 août 1854, 20 janv. 1860, 25 juin, 2 juill. 1869, 22 juill., 7 oct. 1870 ; Palladium (Charlottetown), 29 mars 1845 ; Patriot (Charlottetown), 26 juin 1869, 14 juill. 1870, 9 mars, 6, 13 avril 1872, 4, 6 nov. 1889, 19 mai 1890 ; Protestant and Evangelical Witness (Charlottetown), 12 nov., 24 déc. 1864 ; Royal Gazette, 9 nov. 1830, 5 mars 1833, 21 janv., 2, 16 déc. 1834, 14 mars 1837, 9, 16, 30 oct., 6, 13 nov. 1838, 24 mars 1840, 11 juin « Extra », 28 juin, 12 juill. 1842, 4, 11, 25 juin, 3 sept. 1844, 11 août 1846, 23 nov. 1847, 10 oct., 28 nov., 5 déc. 1848, 29 janv. 1850, 5 mars « Extra », 8, 15 mars 1852, 14, 21 mars « Extra », 20 juin, 11 juill. 1853, 4 déc. 1856, 11 juin 1857, 31 janv. 1860, 23 juin « Extra » 1873 ; Summerside Journal and Western Pioneer (Summerside), 24 juin 1869, 7 nov. 1889, Vindicator (Charlottetown), 27 mars 1863.

Les sources suivantes offrent des renseignements utiles sur la carrière juridique de Palmer, la situation où il se trouvait, étant à la fois propriétaire foncier et agent des terres, et sur son rôle de membre du Family Compact : ANQ-Q, État civil, Anglicans, Cathedral of the Holy Trinity (Québec), 22 sept. 1846 ; Musée du N.-B., Tilley family papers, box 5, packet 3, no 59 ; box 6, packet 2, nos 18, 20 (photocopies aux PAPEI) ; PAPEI, John Mackieson, Diaries, 25 juin 1851 ; « Scrapbook containing papers relating to Joseph Pope, W. H. Pope, and J. C. Pope », Joseph Pope à W. H. Pope, 10 févr. 1842 ; RG 1, Commission books, I : 291 ; RG 5, Minutes, 4 août 1842, 26 déc. 1848, 24 avril 1851, 17, 18 févr. 1854, 3 juin 1872 ; RG 6, Court of Chancery, Minutes, 27 mai 1831 ; Supreme Court, Minutes, 1er nov. 1830, 23 févr. 1831 ; Minutes, Prince County, 2, 3 oct. 1844 ; RG 15, Cunard estate rent books, Lot 1, 1841–1866 ; Palmer estate rent books, 1862–1869 ; RG 16, Land registry records, Conveyance registers, liber 24 : f.859 ; liber 25 : f.41 ; liber 27 : f.70 ; liber 33 : f.522 ; liber 45 : f.123 ; liber 46 : f.55 ; liber 49 : ff.266, 352 ; liber 51 : ff.183, 562 ; liber 67 : f.244 ; liber 92 : f.758 ; Land title docs., Lot 1, nos 251–254, 1er juill. 1841 ; PRO, CO 226/63 : 329–332 ; 226/69 : 167, 172, 317s., 320s., 323s. ; 226/71 : 420–431 ; 226/72 : 111–118, 131–133, 139–141, 143–148, 150 ; 226/74 : 111–114, 117s., 157s. ; 226/80 : 213–260, 620–623 ; 226/87 : 321–323 ; 226/90 : 94–104, 110–138, 157–160 ; 226/91 : 309–314 ; 226/92 : 29, 463/466 ; 226/98 : 139, 150–152 ; 226/100 : 468s. ; 226/105 : 399s. ; 226/109 : 144, 184 ; Supreme Court of Prince Edward Island, Estates Division, liber 4 : f.16 (testament de James Bardin Palmer, 2 janv. 1830) ; liber 12 : f.333 (testament d’Edward Palmer, 5 févr. 1889) (mfm aux PAPEI) ; Westmorland Hist. Soc. (Dorchester, N.-B.), Dorchester Penitentiary, Classification records (mfm aux PAPEI).

Parmi les sources imprimées qui éclairent certains aspects de la vie de Palmer, citons : Abstract of the proceedings before the Land Commissioners’ Court, held during the summer of 1860, to inquire into the differences relative to the rights of landowners and tenants in Prince Edward Island, J. D. Gordon et David Laird, rapporteurs (Charlottetown, 1862), 1, 39s., 45, 47, 49–53, 67, 71, 74, 82, 104, 126, 152s., 215, 229, 242s., 247s., 311 ; « Charles Tupper’s minutes of the Charlottetown conference », W. I. Smith, édit., CHR, 48 (1967) : 106–112 ; Î.-P.-É., House of Assembly, Journal, 1840 : 130s., app.P ; 1841 : 9 ; 1852 : 87–89, 92–94, 98–104, app.R ; 1862, app.B, warrant no 443 ; 1870, app. X ; 1875, app. E ; Î.-P.-É., Legislative Council, Journal, 1860 : 72s. ; 1880, app.7 : 23 ; Report of proceedings before the commissioners appointed under the provisions of « The Land Purchase Act, 1875 », P. S. MacGowan, rapporteur (Charlottetown, 1875), 126–128 ; The union of the British provinces : a brief account of the several conferences held in the Maritime provinces and in Canada, in September and October, 1864, on the proposed confederation of the provinces [...], Edward Whelan, compil. (Charlottetown, 1865 ; réimpr., Summerside, 1949), 181–183.

Voir aussi : F. W. P. Bolger, Prince Edward Island and confederation, 1863–1873 (Charlottetown, 1964) ; MacKinnon, Government of P.E.I. ; W. S. MacNutt, « Political advance and social reform, 1842–1861 », Canada’s smallest prov. (Bolger), 115–134 ; Robertson, « Religion, politics, and education in P.E.I. » ; David Weale et Harry Baglole, The Island and confederation : the end of an era (s.l., 1973) ; D. C. Harvey, « Dishing the Reformers », SRC Mémoires, 3e sér., 25 (1931), sect.ii : 37–44 ; « The loyal electors », SRC Mémoires, 3e sér., 24 (1930), sect.ii : 101–110 ; I. R. Robertson, « The Bible question in Prince Edward Island from 1856 to 1860 », Acadiensis, 5 (1975–1976), no 2 : 3–25 ; « Party politics and religious controversialism in Prince Edward Island from 1860 to 1863 », Acadiensis, 7 (1977–1978), no 2 : 29–59.  [i. r. r.]

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Ian Ross Robertson, « PALMER, EDWARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 2 oct. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/palmer_edward_11F.html.

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Auteur de l'article:    Ian Ross Robertson
Titre de l'article:    PALMER, EDWARD
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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