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GUYART, MARIE, dite de l’Incarnation (Martin), ursuline, fondatrice des Ursulines de la Nouvelle-France, baptisée à Tours (France) le 29 octobre 1599, décédée à Québec le 30 avril 1672.
Fille de Florent Guyart, maître boulanger, et de Jeanne Michelet, Marie fut portée sur les fonts baptismaux de l’ancienne église Saint-Saturnin. Sa mère descendait des Babou de La Bourdaisière, noble et ancienne famille qui s’était distinguée au service de l’Église et de l’État. Mais Jeanne Michelet avait épousé un simple et honnête artisan bien établi et honoré dans sa corporation. Les Guyart donnèrent à leurs sept enfants, trois garçons et quatre filles, une éducation profondément chrétienne et une solide instruction. De bonne heure, Marie fréquenta l’école. Ses premiers souvenirs nous la montrent dans une cour de récréation, jouant au cerceau avec une compagne. Une nuit, elle vit le Seigneur en songe. Se penchant vers elle, il lui demanda : « Voulez-vous estre à moy ? » Elle répondit : « Ouy ». Un oui qui devait tisser son existence d’élans généreux. Marie Guyart était une petite fille attirée vers les réalités divines. Toute jeune, elle passait des heures à raconter ses « petites affaires » au bon Dieu. Debout sur une chaise, elle répétait les sermons entendus à l’église, et, des yeux, elle suivait les prêtres qu’elle croisait dans la rue. Ce qu’elle appelle « une petite prudence » l’empêchait de baiser leurs traces et de courir après eux. De bonne heure, Marie révèle l’équilibre de sa riche nature faite à la fois pour les expériences mystiques et les réalisations pratiques. Elle est bien fille de la première moitié du xviie siècle. Époque de chevalerie et de bon sens, époque où la spéculation et l’action se rencontrent dans une harmonieuse synthèse.
Vers l’âge de 14 ans, Marie Guyart manifesta des attraits pour le cloître ; mais, la voyant d’humeur gaie et agréable, ses parents la crurent plutôt propre au mariage. Quoique pieuse, Marie lisait des romans, faisait bon visage au monde. Claude Martin, maître ouvrier en soie, se présenta, et Marie se laissa engager dans cette union qui ne lui apporta pas le bonheur. Elle demeura toujours réticente sur cette période de sa vie, mais son premier biographe, Dom Claude Martin, parle d’épreuves d’une espèce rare et nouvelle. Mystère qui recèle des ennuis domestiques causés par une belle-mère jalouse et des embarras financiers qui devaient aboutir à la faillite. Il se peut que l’état précaire de son commerce ait conduit Claude Martin au tombeau. Il mourut dans les derniers mois de 1619, après deux ans de ménage, laissant à sa veuve un fils âgé de 6 mois. Le petit Claude, né le 2 avril précédent, avait été le seul rayon de soleil de leur union. Une fois libre, Marie se retira chez son père et ses désirs du cloître revinrent impérieux. Mais l’état pitoyable de ses affaires et son fils au berceau la retenaient dans le monde. De nombreux prétendants se présentèrent. De toutes parts, on la pressait de se remarier pour renflouer son budget et pourvoir à l’éducation de son fils. Après quelques moments d’hésitation, elle décida de suivre sa pente vers la solitude. Retirée dans une chambre haute, elle se mit à lire des livres pieux, à converser intimement avec Dieu.
Soudain, le Seigneur fit irruption dans sa vie. Elle-même raconte l’expérience mystique qui produisit ce qu’elle appelle sa « conversion ». Un matin qu’elle se rendait à ses occupations, une force irrésistible fond sur elle et l’arrête au milieu de la rue. En un moment, les yeux de son esprit s’ouvrent et toutes ses fautes et imperfections lui sont montrées en gros et en détail, avec une « clarté plus certaine que toute certitude ». Au même moment, elle se voit plongée dans le sang du Fils de Dieu. Elle se confesse au premier religieux qu’elle trouve dans la chapelle des Feuillants et s’en retourne si puissamment changée qu’elle ne se reconnaît plus. C’était le 24 mars 1620. Marie n’était que dans le début de la vingtaine. Elle signifia par son habit et son maintien que sa fortune était faite dans le monde. Comme elle avait beaucoup de talent pour le négoce, sa sœur, mariée à Paul Buisson, marchand voiturier, l’invita à venir habiter chez elle. D’abord, Marie assuma les besognes les plus obscures de la maison. Tour à tour cuisinière, femme de chambre, garde-malade, elle s’attablait avec une trentaine de rouliers pour les empêcher de blasphémer et les soignait comme une mère quand ils étaient souffrants. Déjà liée à Dieu par le vœu de chasteté, elle fit aussi les vœux de pauvreté et d’obéissance. On imagine ce qu’elle eut à souffrir de la part de sa sœur et de son beau-frère qui n’en soupçonnaient rien. En 1625, Paul Buisson lui confie la responsabilité de toute son entreprise. La voilà dans un « tracas d’affaires », en conversation avec un grand nombre de clients, sur les quais de la Loire, jusque dans la boutique des huguenots. Cependant, elle expérimente « un paradis intérieur », reçoit des révélations ineffables concernant le mystère de la sainte Trinité. Elle a environ 27 ans et son fils Claude vient d’avoir 8 ans. C’est un petit garçon frêle, timide, que sa mère prépare doucement à la séparation définitive.
Mme Martin sait que l’heure de quitter le monde va sonner. Assistée des conseils de Dom Raymond de Saint-Bernard, religieux feuillant, elle attend que se précisent les voies de Dieu. On la recevrait sans doute chez les Feuillantines, les Visitandines, les Carmélites, les Bénédictines de Beaumont-lez-Tours, mais elle opte pour les Ursulines, parce qu’une voix secrète lui dit que Dieu la veut là. Le 25 janvier 1631, elle abandonne son vieux père, confie son fils Claude à la garde de sa sœur, et entre toute brisée au noviciat des Ursulines de Tours. Aucune explication humaine ne peut justifier pareil geste. Comme Abraham, Marie obéissait à des exigences divines, ratifiées par son directeur spirituel et par Mgr Bertrand d’Eschaux, évêque de Tours. Revenant plus tard sur cet épisode douloureux, Marie avouera qu’elle s’était sentie mourir « toute vive ». Rien ne lui fut plus pénible que la fugue de son fils. Pressentant quelque chose d’insolite, il s’était enfui avant le départ de sa mère. On le retrouva après trois jours, sur les quais de Blois. Puis le pauvre enfant fit l’assaut du monastère avec une troupe d’écoliers. Dans ce vacarme, Marie distinguait la voix de son fils qui, à hauts cris, disait : « Rendez-moy ma mère, rendez-moy ma mère ».
Mme Martin devient religieuse ursuline sous le nom de Marie de l’Incarnation et prononce ses vœux de religion en 1633. Claude poursuit ses études chez les Jésuites de Rennes. Bientôt, Marie est nommée sous-maîtresse des novices et professeur de doctrine chrétienne. Cependant, elle a la secrète conviction que le monastère de Tours n’est pour elle qu’un lieu de passage. Peu à peu sa vocation apostolique se précise. En songe, Dieu la promène dans un vaste pays plein de montagnes, de vallées et de brouillards épais. Plus tard, le Seigneur lui dit expressément : « C’est le Canada que je t’ai fait voir ; il faut que tu y ailles faire une maison à Jésus et à Marie ». Le mystère s’éclaircit, les obstacles s’aplanissent. Les Relations des Jésuites renseignent Marie sur les missions de la Nouvelle-France. Le père Poncet lui permet de rencontrer Mme de Chauvigny de La Peltrie, elle-même désireuse de se dévouer à l’évangélisation des petites Amérindiennes. Humainement parlant, l’entreprise paraît pure folie : comment imaginer de faibles femmes sur une mer infestée d’écueils et de pirates ? De multiples objections surgissent contre le projet. Certains pères de la compagnie veulent substituer les ursulines du faubourg Saint-Jacques à celles de Tours ; Mgr d’Eschaux fait d’abord la sourde oreille ; la Compagnie des Cent-Associés refuse le passage à Mme de La Peltrie qui s’est présentée trop tard. Enfin, Marie de l’Incarnation, Marie de Saint-Joseph [V. Savonnières] et Mme de La Peltrie prennent le chemin de Paris. On comptait y recruter une troisième ursuline ; mais l’archevêque refusa d’exposer la mère Saint-Jérôme « aux injures de la mer et des barbares ». Mère Cécile de Sainte-Croix, ursuline de Dieppe, compléta le nombre, à la dernière minute. Trois hospitalières s’embarquaient aussi pour le Canada : les mères Marie de Saint-Ignace [V. Guenet], Anne Le Cointre, dite de Saint-Bernard et Marie de Saint-Bonaventure [V. Forestier]. Le 4 mai 1639, le Saint-Joseph cingla vers le Nouveau Monde. Marie de l’Incarnation a laissé une description pittoresque de la traversée et de l’immense iceberg qui faillit fracasser le navire. Le 1er août 1639, les voyageuses arrivaient à Québec.
La vie apostolique de Marie de l’Incarnation fut alors intimement liée à l’histoire de la Nouvelle-France. Mère Marie se révèle d’abord femme d’affaires. Elle s’installe cahin-caha dans une maison de la basse ville. Logement de fortune qu’elle appelle finement son « Louvre ». Pour se garantir du froid, il faut dormir dans des coffres doublés de serge. En 1642, on déménage sur le cap, dans le beau monastère tout de pierre qui a 3 étages, 92 pieds de longueur et 28 de largeur. Une merveille pour le pays. Dans la nuit du 31 décembre 1650, le feu rase cette demeure, fruit d’immenses sacrifices. Marie de l’Incarnation recommence à bâtir. Elle tient à coups d’énergie, d’ingéniosité et d’aumônes. Elle sait rédiger des contrats, défendre ses droits contre certains messieurs qui essaient de lui enlever ses concessions.
Bien plus, elle a des idées neuves et personnelles sur l’économie du pays. La découverte des mines et des salines l’intéresse. À la place des commerçants, elle ferait l’exportation de l’huile de marsouin. Elle-même cultive un jardin, exploite une ferme, fait creuser des puits. Sa correspondance abonde de détails concernant la vie quotidienne. Devant nous, elle compte ses derniers sols, paie les ouvriers, pétrit son pain d’orge. Elle s’interrompt même pour regarder ses bœufs à bout de souffle. Gouverneurs, intendants et notables de la colonie la consultent au sujet des affaires temporelles. Elle rêve grand pour la France, se réjouit des exploits de ses compatriotes, mesure les progrès réalisés à Québec. En 1639, elle était descendue dans une petite bourgade d’à peine quelques maisons ; en 1663, on parle d’élire un maire et des échevins. On a établi l’usage des dîmes pour l’entretien du séminaire et la fondation des paroisses, et l’on projette même de bâtir un palais de justice et une prison. « Enfin tout cela sonne gros, et commence bien », écrit Marie de l’Incarnation.
Avec l’aide des Jésuites, elle rédigea des constitutions adaptées à la Nouvelle-France. Monument de sagesse pratique et surnaturelle. Marie de l’Incarnation fut vraiment une mystique d’action. Pendant 32 ans, tout le poids des responsabilités de la fondation reposa sur ses épaules. Elle brava les raids iroquois, les intempéries, la mauvaise volonté des hommes habiles à semer de l’ivraie dans le champ des justes.
Marie de l’Incarnation mit ses talents de chef au service des âmes. C’est en effet pour cette œuvre évangélique que Dieu l’avait comblée des dons de la nature et de la grâce. Au Canada, elle fut l’émule des pères de la Compagnie de Jésus, leur confidente et leur soutien. Elle les accompagna par le désir jusqu’en Huronie, correspondit avec eux, souhaita même de partager leur martyre. Les Jésuites furent ses directeurs de conscience, ses professeurs de langues amérindiennes.
À la grille, mère Marie reçut les confidences des Français chargés d’administrer la colonie. Plus encore que de leurs entreprises temporelles, ils causaient spiritualité. MM. Louis d’Ailleboust, Jean Bourdon, Pierre Legardeur de Repentigny et Alexandre de Prouville de Tracy la considéraient comme leur meilleure amie. Mais Marie de l’Incarnation est surtout venue pour l’éducation des petites Françaises et des petites Amérindiennes. Dès le lendemain de leur arrivée à Québec, les Ursulines reçurent toutes les jeunes filles françaises qui se purent rencontrer, pour les instruire dans la piété et dans les bonnes mœurs. À cause de la rareté de l’argent, les pensions des demoiselles étaient payées en marchandises. D’où l’originalité des registres dont voici un extrait, daté de 1646 :
Reçu le 13 janvier pour la pension de Mlle. C.
3½ cordes de bois de
chauffage.
” le 6 mars 4 cordes de bois de
chauffage.
” le 13 mars 1 pot de beurre pesant
12 lbs.
” le 13 novembre 1 cochon gras, 1 baril
de pois.
” ………………...... 1 baril d’anguille salée.
Le pensionnat des Ursulines se composa d’abord de 18 à 20 pensionnaires qui payaient 120# de pension par an. Avec les années, le nombre alla croissant et la tâche parut lourde, urgente. « S’il n’y avoit des Ursulines, écrit mère Marie, [les jeunes filles] seroient dans un danger continuel de leur salut ». La raison ? C’est qu’on laissait trop de liberté aux demoiselles. En somme, les Canadiennes avaient « l’esprit bon » et devenaient fermes dans le bien quand elles le connaissaient, mais il fallait quelquefois leur apprendre « dans un an à lire, à écrire, à Jetter [...] et tout ce que doit sçavoir une fille ». Avant de mourir, mère Marie eut la consolation de donner l’habit religieux à plusieurs Canadiennes de naissance venues prendre la relève.
Mais Marie de l’Incarnation réserva toujours le meilleur d’elle-même pour les petites Amérindiennes. Elle les recevait à bras ouverts, les nettoyait, s’ingéniait à les comprendre, à les catéchiser, à les rendre heureuses. Ses lettres regorgent d’histoires pittoresques racontant la ferveur, les luttes et les espiègleries des enfants des bois. Aussi bien que la mentalité des néophytes, ces documents révèlent la profonde psychologie et le sens apostolique de mère Marie. À toutes les religieuses, elle recommandait, particulièrement envers les séminaristes, « les salutations et petites paroles d’affection ». Souvent, elle les appelait les « délices » de son cœur et « les plus beaux fleurons » de sa couronne.
En 1668, les ministres du roi prirent des mesures pour franciser les Amérindiens. Chez les Jésuites, au séminaire de Québec et aux Ursulines, l’expérience s’avéra désastreuse : « C’est pourtant une chose très difficile, pour ne pas dire impossible de les franciser ou civiliser. Nous en avons l’expérience plus que tout autre, et nous avons remarqué que de cent de celles qui ont passé par nos mains, à peine en avons-nous civilisé une. »
Cependant, les fleurs des bois ne manquèrent pas de s’épanouir pour la joie de mère Marie. Entre autres, Marie-Madeleine Chrestienne, ancienne élève du séminaire amérindien des Ursulines de Québec, qui devint l’épouse de Pierre Boucher*, futur gouverneur de Trois-Rivières.
Intense fut aussi l’apostolat de mère Marie auprès des Amérindiens adultes. Elle les catéchisait et les régalait de sagamité. À plus de 40 ans, elle se mit à l’étude de leurs langues et les maîtrisa au point d’écrire un dictionnaire français-algonquin, un dictionnaire algonquin-français, un dictionnaire iroquois et un catéchisme iroquois. Une partie de ces ouvrages a disparu dans l’incendie de 1686, l’autre a été donnée à des missionnaires oblats en partance pour le Nord du Canada.
Après l’incendie de 1650, les Hurons craignirent de perdre Marie de l’Incarnation et ses compagnes. Le chef Taiearonk leur tint ce langage émouvant : « Courage, saintes filles, ne vous laissez pas vaincre par l’amour de vos parents, et faites voir aujourd’hui que l’affection que vous avez pour les pauvres sauvages est une charité céleste plus forte que les liens de la nature ». Après cela, on comprend que les Hurons de Lorette aient adressé une lettre postulatoire à Pie IX, dans l’automne de 1875. En reconnaissance des bienfaits que Marie de l’Incarnation avait prodigués à leurs pères, ils demandaient pour elle les honneurs de la béatification.
Certes, Marie de l’Incarnation eut beaucoup à souffrir de la part des Iroquois, qui saccagèrent ses fermes, tuèrent ses domestiques et ses meilleurs amis. En 1660, son monastère fut mis en état de siège. Chaque année, elle se demandait avec angoisse s’il ne faudrait pas repasser en France. Mère spirituelle de l’Église canadienne, elle ressentait le contrecoup de toutes les épreuves infligées à son pays d’adoption.
Pendant 33 ans, elle assista aux luttes des Français acharnés à s’implanter en Amérique du Nord. Ses lettres racontent cette épopée frémissante d’efforts, d’échecs, de victoires et de panache. C’est d’abord la petite colonie hésitante sous le gouvernement de Montmagny [V. Huault]. Puis le sacrifice des martyrs et l’arrivée de Mgr de Laval* en 1659. Sa Grandeur avait d’abord logé dans la maison de Mme de La Peltrie, humble demeure située à quelques pas du monastère des Ursulines. Parlant de cette résidence épiscopale, Mgr de Laval écrivait : « Nous la trouvons assez riche parce qu’elle suffit à notre pauvreté. Nous avons avec nous trois prêtres, qui sont nos commensaux, deux serviteurs, et c’est tout ». Marie de l’Incarnation lui avait prêté son jardin, et son œil perspicace avait vite percé les dispositions de Monsieur de Pétrée : « Je ne dis pas que c’est un saint, ce serait trop dire ; mais je dirai avec vérité qu’il vit saintement et en apôtre ». En avril 1660, Mgr de Laval avait fait sa première visite épiscopale aux Ursulines et déclaré qu’il entendait apporter de notables changements aux constitutions de 1646, rédigées avec tant de prudence par le père Jérôme Lalemant. Établie en Canada depuis 1639, Marie de l’Incarnation voyait mieux le fond du problème que Mgr de Laval, nouveau venu dans la colonie. Sans prendre « huit mois ou un an » pour réfléchir, elle estime que les modifications proposées ruinent les constitutions. Aussi bien, écrit-elle d’un ton respectueux mais très ferme : « l’affaire est déjà toute pensée et la résolution toute prise : nous ne l’accepterons pas, si ce n’est à l’extrémité de l’obéissance. » A la ténacité s’ajoutent la prudence, le don de peindre les hommes sur le vif : « Nous ne disons mot néanmoins, pour ne pas aigrir les affaires ; car nous avons affaire à un Prélat, qui étant d’une très haute piété, s’il est une fois persuadé qu’il y va de la gloire de Dieu, il n’en reviendra jamais, et il nous en faudra passer par là, ce qui causerait un grand préjudice à nos observances. » Mgr de Laval maintint les anciennes constitutions à la réserve de cinq articles. En 1681, neuf ans après la mort de Marie, on signera l’affiliation des Ursulines de Québec avec les Ursulines de Paris.
Après les expéditions de M. de Tracy, vinrent des années de prospérité et de paix illustrées par les initiatives de l’intendant Talon. Mère Marie avait beaucoup besogné. Des pénitences prolongées, des maladies soignées à la bonne l’avaient épuisée. Ce qu’elle appelle son « flux hépatique » ne cessait de la miner. Parfois ses lettres apportent un bulletin de santé peu rassurant : elle ne peut plus se tenir à genoux, sa vue baisse, toute nourriture goûte l’amertume de l’absinthe. Et pourtant, elle exulte de penser que la fin approche, que bientôt elle pourra voir Dieu face à face. Avant de mourir, elle repasse sa vie et trouve que l’heure de partir est venue : le Seigneur l’a comblée de faveurs mystiques, l’œuvre des Ursulines est en excellente voie, et son fils Claude est devenu sa gloire et sa joie. Entré chez les Bénédictins de Saint-Maur en 1641, il a été promu à la charge de supérieur dès 1652. En 1668, à titre d’assistant du supérieur général, il avait pris rang parmi les supérieurs majeurs de son ordre. Sur le point de mourir, Marie de l’Incarnation lui envoya un message de tendresse : « Dites-lui que je l’emporte dans mon cœur ». Elle dit adieu à ses petites Amérindiennes et s’éteignit le 30 avril 1672.
La cérémonie des obsèques achevée, on descendit le corps dans le caveau ; mais on le remonta bientôt pour tirer un portrait, afin que ne fût pas enseveli le « rayon de majesté que Dieu faisait éclater sur son visage. » Malheureusement, le peintre envoyé par le gouverneur de Rémy de Courcelle était un artiste de second ordre : il ne fixa sur la toile que les traits d’une morte. Il ne se trouva personne pour mouler la figure de celle qui venait de fermer les yeux. La toile de 1672 a péri dans les flammes de 1686. En 1699, les Ursulines de Québec reçurent un autre portrait de leur vénérable mère : une copie de l’original, disent les traditions monastiques. Quoi qu’il en soit, cette réplique retouchée par des pinceaux malhabiles représente une Marie de l’Incarnation sous les traits d’une septuagénaire cassée par l’âge et les infirmités. Les paupières baissées, les mains gonflées, elle a perdu le halo de la transfiguration. Cette peinture est conservée chez les Ursulines de Québec. Ni la gravure de Jean Edelinck, exécutée pour les éditions de Dom Claude Martin (1677 et 1681), ni le portrait de Poilly, préparé pour la monographie de Charlevoix (1724), ne rendent justice à Marie de l’Incarnation. Plus heureux que ses prédécesseurs, le peintre Botoni (1878) nous a donné une Marie de L’Incarnation en extase ; mais cette œuvre fantaisiste ne correspond pas à la physionomie qui se dégage de ses lettres. Pour nous en faire une idée, relisons plutôt le portrait que Dom Martin a laissé de sa mère : « Elle était, écrit-il dans la Vie, d’une belle taille pour son sexe, d’un port grave et majestueux, mais qui ne ressentait point le faste, étant modéré par une douceur humble et modeste. Elle était assez belle de visage en sa jeunesse et avant que ses pénitences et ses travaux y eussent causé de l’altération, et même en sa vieillesse l’on y remarquoit encore une proportion de parties qui faisoit assez voir ce qu’elle avait été autrefois. Cette beauté néanmoins n’avait rien de mol, mais l’on remarquoit sur son visage le caractère du grand courage qu’elle a fait paroître dans les occasions pour tout entreprendre et tout souffrir ce qu’elle reconnaissoit être à la gloire de Dieu et au salut des âmes. Son courage était accompagné de force, étant d’un bon tempérament et d’une constitution de corps forte et vigoureuse, propre à supporter les grands travaux que Dieu demandoit de son service. Elle étoit d’une humeur agréable, et quoy que la présence continuelle de Dieu luy imprimât un sentiment de gravité et de retenue qui ressentoit je ne sçay quoy de céleste, il ne se pouvoit voir néanmoins une personne plus commode et plus accorte. »
Dès 1672, Marie de l’Incarnation fut vénérée comme une sainte. On réclama comme des reliques les objets qui avaient été à son usage. Le père Jérôme Lalemant qui avait presque toujours été son directeur au Canada écrivait : « Si Monseigneur l’évêque eût été ici, il ne l’eût point abandonnée pendant sa maladie, tant il faisait état de sa personne ; à son défaut, M. de Bernières, son Grand-Vicaire, et supérieur du Monastère, lui a rendu tout ce qu’on peut attendre d’un bon Pasteur, et notre Compagnie, les témoignages de respect et d’affection qui étaient dus à son mérite. Au reste, la mémoire de la défunte sera à jamais en bénédiction dans ces contrées, et pour mon particulier, j’ai beaucoup de confiance en ses prières, et j’espère qu’elle m’aidera mieux à bien mourir que je n’ai fait à son égard. Je lui ai été en tout et partout un serviteur inutile, me contentant d’être l’observateur des ouvrages du Saint-Esprit en elle, sans m’ingérer d’aucume chose, la voyant en si bonne main, de crainte de tout perdre. »
Un des plus beaux éloges réservés à Marie de l’Incarnation reste la lettre que Mgr de Laval écrivit, le 12 novembre 1677, à Dom Claude Martin pour être mise en tête de l’édition de 1677. En voici un extrait :
« Nous tenons à bénédiction particulière la connaissance qu’il a plu à Dieu nous en donner [de Marie de l’Incarnation], l’ayant soumise à notre conduite pastorale, et le témoignage que nous en pouvons rendre est qu’elle était ornée de toutes les vertus dans un degré très éminent, surtout d’un don d’oraison si élevée et d’une union à Dieu si parfaite qu’elle conservait sa présence parmi les différentes occupations où sa vocation l’engageait et au milieu de l’embarras des affaires les plus difficiles et les plus distrayantes. Elle était tellement morte à elle-même et Jésus-Christ la possédait si pleinement que l’on peut assurément dire d’elle, comme de l’Apôtre, qu’elle ne vivait pas, mais Jésus-Christ en elle, et qu’elle ne vivait et n’agissait que par Jésus-Christ. Dieu l’ayant choisie pour donner commencement à l’établissement des Ursulines en Canada, lui avait donné la plénitude de l’esprit de son Institut. C’était une parfaite supérieure, une excellente maîtresse des novices ; elle était capable de tous les emplois de la religion. Sa vie, commune à l’extérieur mais très régulière et animée d’un intérieur tout divin, était une règle vivante à toute sa communauté. Son zèle pour le salut des âmes et surtout pour la conversion des sauvages était si grand et si étendu qu’il semblait qu’elle les portait tous en son cœur, et nous ne doutons point qu’elle n’ait beaucoup contribué par ses prières à obtenir de Dieu les bénédictions qu’il a répandues sur cette Eglise naissante. »
Vers le milieu du xviiie siècle, le culte rendu à la mémoire de Marie de l’Incarnation fut sur le point d’être porté à la connaissance officielle du Saint-Siège. Mais le traité de Paris qui céda le Canada à l’Angleterre interrompit les démarches élaborées. En 1867, les circonstances se montrèrent favorables à la reprise du projet. À la demande de Mgr Baillargeon*, évêque de Québec, commencèrent les procès préparatoires à l’introduction de la cause de la servante de Dieu. Voici les principales étapes de ce procès : introduction de la cause en cour de Rome, 1877 ; procès de non-culte, 1882 ; procès de réputation de sainteté, 1891 ; examen des écrits, 1895 ; validité des procès faits à Québec, 1897 ; procès de l’héroïcité des vertus, 1907–1910 ; décret sur l’héroïcité des vertus de Marie de l’Incarnation (19 juillet) 1911. Marie de l’Incarnation serait béatifiée à Rome le 22 juin 1980.
Marie de l’Incarnation a beaucoup écrit, mais tous ses textes ne sont pas parvenus jusqu’à nous. Il nous reste d’elle : Une Relation autobiographique, écrite à Tours, en 1633 ; des Lettres de conscience, datant des années 1625–1634 ; des notes spirituelles, Exclamations et Élévations, remontant aux années 1625–1638 ; une Exposition du Cantique des Cantiques, écrite entre 1631 et 1637 ; l’École sainte, Explication des mystères de la foy rédigées entre 1633 et 1635 ; une Relation autobiographique, écrite à Québec en 1654 ; un Mémoire complémentaire de cette Relation, écrit en 1656 ; La Correspondance, comprenant des lettres historiques et spirituelles. En 1677, Dom Claude Martin a publié une Vie de sa mère, qui contient des fragments des deux Relations. Un Recueil de Lettres suivit en 1681. Aujourd’hui, l’édition de Dom Claude est devenue très rare. Celle, plus savante et plus complète, de Dom Jamet comprend deux volumes d’écrits spirituels et deux volumes de lettres (1639–1660).
La Relation de 1633 : Marie de l’Incarnation, alors ursuline du monastère de Tours, écrivit ce mémoire à la demande du père de La Haye, recteur du collège d’Orléans. Ce religieux eut plusieurs entretiens avec mère Marie et voyant la qualité exceptionnelle de son interlocutrice, « il voulut encore qu’elle mît par écrit toutes les grâces qu’elle avait reçues de Dieu depuis son enfance, et l’usage qu’elle en avait fait, afin de porter un jugement plus assuré sur [son] état ».
Avant de mourir (1652), le père de La Haye légua cette Relation aux Ursulines de Saint-Denis (France), en leur recommandant de garder le secret jusqu’au décès de Marie. Elles respectèrent si fidèlement la consigne que Dom Claude chercha cette pièce pendant 20 ans. Après 1672, les Ursulines la lui envoyèrent « fort obligeamment sur l’avis qu’elles [avaient] eu qu’il travaillait à la Vie [de sa vénérable mère] ».
Dom Claude mit les ciseaux dans la Relation, en découpa 87 fragments qu’il distribua au cours des 757 pages de la Vie et retourna le précieux document à ses propriétaires. À l’aide de comparaisons et de recoupements, Dom Jamet a réussi une reconstitution rationnelle de la Relation de 1633. Ainsi, on peut suivre les différentes étapes de l’itinéraire mystique de Marie de l’Incarnation.
Lettres de conscience : sous ce titre se rangent quelques lettres de Marie à son directeur, Dom Raymond de Saint-Bernard ; ses absences de Tours ont motivé la correspondance de Marie entre 1622 et 1634. Les échantillons qui restent montrent qu’en dépit d’un noviciat, du vœu d’obéissance à son père spirituel et de la lecture des traités d’oraison, l’ursuline a gardé sa trempe personnelle. Un jour, elle prit la liberté de dire à Dom Raymond qu’il lui fallait se détacher de tout, même des dons de Dieu.
Exclamations et Élévations : sous ces deux chefs, on peut grouper les épithalames ou plaintes amoureuses qu’écrivait Marie « pour évaporer la ferveur de l’esprit ». La plupart ont été brûlées, mais les épaves qui échappèrent au feu montrent l’émoi d’une femme qui a rencontré la Vie au plus intime de son être. Rejetant toutes les métaphores, toutes les analogies, Marie nomme Dieu tel qu’elle l’expérimente : « Non, mon Amour, vous n’êtes pas feu, vous n’êtes pas eau, vous n’êtes pas ce que nous disons. Vous êtes ce que vous êtes en votre éternité glorieuse. Vous êtes : c’est là votre essence et votre nom. Vous êtes vie, vie divine, vie vivante, vie unissante. Vous êtes tout béatitude. Vous êtes unité suradorable, ineffable, incompréhensible. En un mot, vous êtes Amour et mon Amour. »
Entretien spirituel sur l’Épouse des Cantiques : en qualité de sous-maîtresse des novices, Marie de l’Incarnation donna des instructions aux jeunes religieuses du monastère de Tours. Ces conférences roulaient sur les mystères de la foi, les Psaumes et le Cantique des Cantiques. Une seule de ses conférences nous est parvenue. Marie avait le don de la parole et se livrait, selon la grâce du moment, à des improvisations qui émerveillaient l’assistance : « Je ne me pouvais taire, écrit-elle ; et j’avais une très grande simplicité pour produire mes pensées à mes sœurs qui étoient toutes étonnées de m’entendre ainsi parler. Une entre les autres ayant trouvé dans son livre François un passage de l’Épouse des Cantiques, me dit : « Prêchez-nous un peu, Sœur Marie ; dites-nous ce que c’est à dire : Qu’il me baise du baiser de sa bouche. » Nôtre Maîtresse étoit présente, laquelle pour me mortifier me fit apporter une chaise. Sans autre cérémonie, je commençay par ce premier mot : Qu’il me baise du baiser de sa bouche ; lequel m’emporta dans une suite de discours, en sorte que dès ce mot, n’étant plus à moy, je parlay fort long-temps selon que l’amoureuse activité me possédoit. Enfin, je perdis la parole, comme si l’Esprit de mon Jésus eût voulu le reste pour luy. Je ne me pûs cacher en cette rencontre, qui ensuite me donna bien de la confusion, ce qui m’est encore arrivé, par surprise, en d’autres occasions. »
L’École sainte ou explication familière des mystères de la foy était, selon le père de Charlevoix*, l’un des meilleurs catéchismes qui existaient en français. La vénérable mère fondait son enseignement sur l’Écriture sainte qu’elle exposait d’une manière simple et claire. Non contente d’éclairer l’esprit, elle réchauffait le cœur et l’engageait à se sanctifier. Marie parlait d’abondance, surprise elle-même de sa facilité : « J’avais beaucoup de lumières là-dessus, et je portais en mon âme une grâce de science qui me faisait quelquefois dire ce que je n’eusse pas voulu ni ose avancer de moi-même. »
Les Relations d’oraison : Dom Claude Martin a publié ces Relations sous le titre de Retraites de la Vénérable Mère Marie de l’Incarnation. Il s’agit de notes d’oraison prises pour son usage personnel. Ces confidences soumises à son directeur expliquent tous les modes d’agir de l’Esprit divin sur une âme fidèle à ses inspirations. C’est dans ce petit livre de Méditations, « plus utile que vingt traités de mystique », qu’Henri Bremond a puisé les principaux éléments de son étude sur la psychologie spirituelle de Marie de l’Incarnation.
La Relation de 1654 : plus élaborée que la première, cette seconde autobiographie n’en est pas une réplique. Marie de l’Incarnation l’écrivit à bâtons rompus, sur les instances longtemps renouvelées de son fils et sur l’ordre de son directeur, le père Jérôme Lalemant. « Parmi un grand divertissement de ses affaires domestiques », Marie a retracé l’histoire de sa vie. Après avoir recommandé le secret, elle parle à cœur ouvert des grâces qu’elle a reçues, des sommets que Dieu lui a fait gravir. Sa fine psychologie démêle le jeu des facultés et les touches ineffables de l’amour divin. À elle seule, cette Relation suffit pour classer Marie au nombre des plus sublimes mystiques de l’Église universelle. Théologiens, philosophes et linguistes n’ont pas fini d’exploiter ce journal encore palpitant d’intérêt.
Marie de l’Incarnation expédia cette longue lettre à son fils avec cette recommandation : « Si vous y avez des difficultés, vous pouvez me les proposer en me marquant les endroits. » Le prieur des Blancs-Manteaux envoya un long questionnaire à Québec. En 1656, il recevait un Supplément dont nous ne possédons que quelques articles.
La Correspondance : Marie de l’Incarnation était née épistolière. On estime qu’elle dut écrire dans sa vie environ 13 000 lettres. Ont échappé à l’oubli 5 ou 6 originaux. Dom Claude Martin en a publié 221, chiffre très restreint qui devait être réduit parce que certaines pièces avaient été partagées en deux. Richaudeau et Dom Jamet ont eu le bonheur d’en trouver quelques-unes. Si la plupart des lettres de Marie ont disparu, le Registre des Bienfaiteurs des Ursulines de Québec nous révèle la liste des principaux destinataires. Liste incomplète mais assez vaste pour faire déplorer le dommage causé par la destruction d’une multitude d’épîtres. Si l’on en juge par certaines pièces fort élaborées, quelques-unes devaient être de véritables traités de vie spirituelle et des chapitres d’histoire coloniale.
Marie aborde tous les sujets, écrit au fil de la plume, la nuit, à la lueur de la chandelle. Ses lettres ne sont que des brouillons qu’elle expédie sans trouver le temps de se relire. Les vaisseaux attendent et sa main devient si lasse qu’elle a peine à la conduire. En pareille occurrence, elle aurait pu s’en tenir à l’essentiel, expédier des billets laconiques, des requêtes et des remerciements en style télégraphique. Non pas ! Elle s’accorde le plaisir de raconter des scènes pittoresques, croquées sur le vif et toutes palpitantes d’actualité. Du coup, elle se révèle tout entière en même temps que son époque et ses contemporains. C’est là surtout qu’elle s’épanche sans contrainte, se montrant sous tous les angles de sa géniale personnalité. On sent vibrer son cœur de mère, d’amie, de moniale et de patriote. Elle parle de tout sans avoir passé par les écoles spécialisées, règle les problèmes les plus complexes, parce qu’elle regarde le monde à la lumière de l’éternité. Avec des yeux détachés de toute convoitise malsaine. Et son style court, sourit, prend tous les tons de la gamme humaine. En sortant du parloir, elle jette ses impressions sur le papier et voilà que se dessinent des figures inoubliables de vérité et de mouvement. Les lettres de mère Marie ont toutes les qualités et les défauts des pièces de premier jet ; mais on pardonne quelques négligences de forme à qui sait manier la baguette magique de la vie. Fille du Grand Siècle, Marie de l’Incarnation avait le sens de l’ordre et de l’harmonie. L’unité qu’elle a réalisée dans son être transparaît dans ses écrits, limpides comme son esprit détaché de toutes bagatelles.
En 1645, Marie de l’Incarnation souhaitait l’union de toutes les congrégations d’Ursulines françaises. Son rêve s’est réalisé au Canada en 1953. Ses filles se sont groupées sous la direction d’une supérieure générale et des provinces ont été érigées à Québec, à Trois-Rivières et à Rimouski. Fidèles à l’esprit missionnaire de leur fondatrice, les Ursulines canadiennes ont essaimé au Japon (1935) et en Amérique du Sud (1961).
Archives manuscrites des Ursulines de Québec.— Archives manuscrites du couvent des Ursulines du faubourg Saint-Jacques, Paris.— Eugène Griselle, La vénérable Mère Marie de l’Incarnation, première supérieure des Ursulines de Québec : supplément à sa correspondance, (Paris, [1909 ?]).— Marie Guyart de l’Incarnation, L’École sainte ou explication familière des mystères de la foy pour toutes sortes de personnes qui sont obligées d’enseigner la doctrine chrétienne (Paris, 1684) ; Écrits (Jamet) ; Lettres de la Vénérable Mère Marie de l’Incarnation, Première Supérieure des Ursulines de la Nouvelle-France, divisées en deux parties, éd. Claude Martin (Paris, 1681) ; Lettres (Richaudeau) ; Retraites de la Vénérable Mère Marie de l’Incarnation, religieuse ursuline, avec une exposition succincte du « Cantique des cantiques » (Paris, 1682) ; Le témoignage de Marie de l’Incarnation, ursuline de Tours et de Québec, éd. Albert Jamet (Paris, [1932]).— JJ (Laverdière et Casgrain), passim.— JR (Thwaites), passim.— La Vie de la Vénérable Mère Marie de l’Incarnation, première supérieure des Ursulines de la Nouvelle-France, tirée de ses lettres et de ses écrits, éd. Claude Martin (Paris, 1677).— J.-L. Beaumier, Marie Guyart de l’Incarnation, fondatrice des Ursulines au Canada, 1599–1672 (Trois-Rivières, 1959).— Henri Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis les guerres de religion jusqu’à nos jours (12 vol., Paris, 1916–36), VI (1926) : La conquête mystique : Marie de l’Incarnation.— H.-R. Casgrain, Histoire de la Mère Marie de l’Incarnation, première supérieure des Ursulines de la Nouvelle-France, précédée d’une esquisse sur l’histoire religieuse des premiers temps de cette colonie (Québec, 1864).— Marie-Emmanuel Chabot, Marie de l’Incarnation d’après ses lettres (Québec et Ottawa, 1946).— P. F.-X. de Charlevoix, La vie de la Mère Marie de l’Incarnation, institutrice et première supérieure des Ursulines de la Nouvelle-France (Paris, 1724).— Henri Cuzin, Du Christ à la Trinité, d’après l’expérience mystique de Marie de l’Incarnation (Lyon, 1936).— Glimpses of the monastery ; scenes from the history of the Ursulines of Quebec during two hundred years, 1639–1839, by a member of the community (Québec, 1897).— Georges Goyau, La Première Française missionnaire : la vocation canadienne de Mère Marie de l’Incarnation, Études, CCXXVII (1936) : 145–168.— Fernand Jetté, La Voie de la sainteté d’après Marie de l’Incarnation, fondatrice des Ursulines de Québec (Ottawa, 1954).— Joseph Klein, L’Itinéraire mystique de la Vénérable Mère Marie de l’Incarnation, Ursuline de Tours et de Québec, 1599–1672 (Issoudun et Paris, 1938).— Marie de l’Incarnation, éd. Marie-Emmanuel Chabot (« Classiques canadiens », XXV, Montréal et Paris, [1962]).— Marie de l’Incarnation fondatrice du Monastère des Ursulines de Québec (Québec, 1935).— M. T.-L. Penido, La Conscience religieuse. Autour de Marie de l’Incarnation (Paris, 1935).— A. Poisson, La Dévotion au Saint-Esprit illustrée par le témoignage de Marie de l’Incarnation de Tours et de Québec (Paris, 1960).— Paul Renaudin, Une Grande Mystique française au XVIIe siècle, Marie de l’Incarnation, ursuline de Tours et de Québec ; essai de psychologie religieuse (Paris, 1935).— Agnes Repplier, Mère Marie of the Ursulines : a study in adventure (New York, 1931).— Les Ursulines de Québec, I.
Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales d’Indre-et-Loire (Tours, France), « Reg. paroissiaux », Tours, Saint-Saturnin, 29 oct. 1599 : archives.cg37.fr/Chercher/REGISTRES_PAROISSIAUX-ABCN.html (consulté le 6 juill. 2016).— Le Saint-Siège, « Beati e Santi del pontificato di Giovanni Paolo II » : www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_20020527_saints-jp-ii_it.html#1980 (consulté le 12 sept. 2012).
Marie-Emmanuel Chabot, o.s.u., « GUYART, MARIE, dite de l’Incarnation (Martin) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 12 nov. 2024, https://www.biographi.ca/fr/bio/guyart_marie_1F.html.
Permalien: | https://www.biographi.ca/fr/bio/guyart_marie_1F.html |
Auteur de l'article: | Marie-Emmanuel Chabot, o.s.u. |
Titre de l'article: | GUYART, MARIE, dite de l’Incarnation (Martin) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 2018 |
Date de consultation: | 12 nov. 2024 |